Situation de la médecine chinoise dans la Chine actuelle

dans Médecine chinoise : divers avec 1 commentaires

facwuhanD’après le professeur Li Zhen Ji, directeur adjoint du Bureau National de l’Administration de la Médecine Chinoise de la Chine Populaire, la médecine chinoise dépend de deux départements nationaux : celui des Sciences et des Technologies et celui de la Santé publique. Avec le développement économique et social du pays, les soins en médecine traditionnelle sont de plus en plus demandés. L’organisation de cette science est assez considérable en Chine et demeure la plus importante au monde. Ce petit article pourra nous faire toucher du doigt l’abîme qui sépare l’activité de la médecine chinoise en Chine de celle de l’Europe. La médecine chinoise demeure une tradition vivante et active, elle est en progression constante même dans son pays d’origine.

 

I. Les infrastructures et l’organisation de la médecine chinoise dans la Chine moderne

Il existe actuellement en Chine, 77 institutions indépendantes de médecine chinoise. Le nombre total de scientifiques et de techniciens engagés dans ce domaine est de plusieurs dizaines de milliers. Dans chaque province, la médecine chinoise possède des instituts de recherche, des services médicaux et des universités. Elle est également présente dans les établissements de médecine occidentale, les universités d’enseignement général et les instituts de recherche polyvalents. Durant ces dernières décennies, le gouvernement a fondé l'Académie Nationale de médecine chinoise et établi :

  • 7 centres-clés de la recherche en médecine chinoise dans les provinces du Ji Lin, Liao Ning, Si Chuan, Shang Hai, Hu Nan, Hu Bei, Shan Xi.
  • 7 universités dans les villes de Bei Jing, Guang Zhou, Shang Hai, Nan Jing, Cheng Du et dans les provinces du Shan Dong et du Hei Long Jiang.
  • 17 centres administratifs à Bei Jing, Guang Zhou, Shang Hai, dans le Si Chuan et le Ji Lin et dans d’autres provinces.
  • 32 centres de pharmacologie clinique ont été fondés par la direction nationale de l’Administration des Médicaments.
  • 2 laboratoires et 2 centres de recherches techniques en pharmacologie chinoise ont été institués par le Ministère des Sciences et des Technologies. Ceux-ci ont joué un rôle essentiel dans la recherche et le développement industriel de la médecine chinoise.

 

La politique de soutien dans les domaines de la recherche et du développement de médecine chinoise s’est affirmée. Avec les progrès de la pharmacologie, les conditions de travail dans les laboratoires se sont améliorées. Ainsi, les 2/3 des laboratoires provinciaux ont été rénovés, les différents équipements modernisés.

Le réseau de documentation se développe rapidement. 16 centres de documentation ont été créés dans 14 provinces et reliés au facwuhan2Centre National d’Information sur la littérature médicale chinoise. Un site Internet a été ouvert par le SATCM - Administration d’État de la Médecine Traditionnelle Chinoise (State Administration Traditional Chinese Medecine).

Ces dernières décennies, les chercheurs ont établi un plan d’étude sur les théories de la médecine chinoise. Un travail prodigieux a été accompli dans les études de la théorie fondamentale, de l’anesthésie par acupuncture, des méridiens, des formules de pharmacopée chinoise. Des progrès remarquables ont été réalisés dans les domaines de la prévention et du traitement des pathologies graves, de la protection des plantes médicinales, du remplacement des substances extraites des animaux et des herbes en voie de disparition, des normes de qualité et des techniques de préparation des médicaments, de l’exploitation de nouvelles drogues.

Des recherches remarquables ont vu le jour. Par exemple :

  • L’étude approfondie du Huang Di Nei Jing Su Wen (Simples questions du livre interne de l’Empereur Jaune) et du Shen Nong Ben Cao Jing (Matière médicale de Shen Nong).
  • Une enquête de 10 ans pour évaluer les ressources des herbes médicinales et déterminer des normes de qualité sur 220 espèces courantes.
  • La préparation artificielle de She Xiang (Moschus)
  • La découverte de Qing Hao Xu (dihydroartemisinine) pour son effet sur le paludisme
  • Le médicament anticancéreux Kanglaite.

Des résultats significatifs ont été obtenus dans le traitement des pathologies intestinales aiguës en associant médecine chinoise et médecine occidentale, dans le traitement des rhumatismes, de la douleur (traitement par acupuncture), dans le domaine de l’anesthésie par acupuncture, dans l’étude de 40 plantes communément utilisées et leurs présentations galéniques, une nouvelle technique de préparation des médicaments, etc.

Tous ces résultats ont permis d’accroître le niveau scientifique de la médecine chinoise, de développer son savoir-faire dans la prévention et le traitement des maladies et d’améliorer la qualité de l’enseignement.

II. Les grandes orientations pour continuer le développement de la médecine chinoise

Le professeur Li Zhen Ji met en avant les efforts qui sont faits en Chine pour tenter de développer cet art médical. Actuellement, un grand nombre d’options ont été prises afin de favoriser l’essor de la médecine chinoise.

1. Développer la recherche théorique
Il s’agit de stimuler les recherches théoriques pour élargir le système conceptuel de la médecine chinoise. “Le programme de développement pour la recherche fondamentale sur la théorie de la médecine chinoise” qui va être publié bientôt, clarifiera l’orientation de la recherche et identifiera les domaines prioritaires pour les dix prochaines années.

2. Développer la recherche clinique

Améliorer l’efficacité des traitements, élargir les champs d’application, utiliser des équipements modernes, créer de nouveaux médicaments, tels sont les objectifs actuels. “Le programme de développement de la recherche clinique” clarifie les orientations de la recherche et identifie les priorités. Un système d’évaluation des résultats cliniques sera établi en utilisant les techniques les plus actuelles (statistiques, données épidémiologiques, etc.)

3. Développer une médecine écologique

Les substances utilisées par la médecine traditionnelle proviennent des ressources naturelles qu’il s’agit de protéger. Le Bureau National de l’Administration de la Médecine Chinoise coopère actuellement avec d’autres ministères afin de produire des variétés de plantes de grande qualité, sans polluants, strictement contrôlées, mais aussi pour développer la recherche de produits pharmaceutiques capables de remplacer les substances provenant des végétaux et des animaux en voie de disparition.

4. Développer une industrialisation intelligente de la pharmacopée chinoise

Ce projet incite les industries et les laboratoires pharmaceutiques à utiliser les technologies les plus récentes pour améliorer les techniques de fabrication et de préparation des médicaments traditionnels et respecter les normes de qualité. L’intention est d’augmenter la production des plantes traditionnelles, de continuer l’étude des différentes espèces végétales, de conduire des recherches sur les formes galéniques, d’établir un système de contrôle strict en matière de pollution (détection des métaux lourds, des résidus d’insecticides ou de pesticides).

5. Développer les centres universitaires et les instituts de recherche, former des spécialistes

Il s’agit de favoriser la construction des instituts de recherche, des centres universitaires et administratifs, et de former des spécialistes et des directeurs de recherche. L’état chinois prévoit également de développer deux laboratoires nationaux et l’Institut National des Technologies de la Médecine Chinoise pour leur permettre de jouer un rôle plus important dans la recherche pharmacologique.

6. Développer le réseau d’information

L’idée est de recueillir l’ensemble de la documentation médicale sur un réseau informatique. L’état chinois prévoit un budget en ce sens et engage les entreprises à investir pour le développement de ce réseau. Celui-ci pourra être utilisé sur le plan national et international dans différents domaines tels que l’éducation à distance (par exemple par Internet), la gestion des services médicaux (instituts, hôpitaux), la coopération et les échanges scientifiques, favorisant ainsi le développement de la médecine chinoise dans le monde entier. L’objectif est de créer le plus grand centre de traitement informatique sur la médecine chinoise.

 

D'autres chiffres !

Selon plusieurs articles parus dans la presse chinoise (Xin Hua - Bei Jing), il existe en Chine plus de 2800 hôpitaux de médecine chinoise, 90 universités ou écoles d'état, plus de 70 instituts de recherches, plus de 1000 usines de remèdes chinois ou de matériels liés à la médecine chinoise, le tout emploie plus de 1 million de personnes dans l'Empire du Milieu. Il y a plus de 510 000 praticiens de santé (médecins + infirmiers + pharmaciens traditionnels) qui assumèrent 150 millions de consultations externes et 2,87 millions d'hospitalisation en 1998 dans ces quelques 2800 hôpitaux. Dans les campagnes qui regroupent environ 800 millions d'habitants, 50000 centres médicaux et 730000 cabinets utilisant la médecine chinoise assument 1/3 des consultations externes et 1/4 des hospitalisations. La moitié des médecins de campagne prescrivent les plantes chinoises. Un sondage établit sur 80000 personnes (les chiffres donnent toujours le vertige dans ce pays) montre que 44% des chinois préfèrent la médecine chinoise ou l'association de la médecine traditionnelle et moderne. L'état sanitaire et l'espérance de vie dans ce pays sont identiques à ceux des pays occidentaux. Aujourd'hui chez nous la médecine et les plantes chinoises sont considérées soit comme une superstition sans aucune valeur scientifique, soit comme quelque chose de dangereux à interdire absolument. Y aurait-il donc sur cette planète plus d'un milliard et demi de cinglés ?

 

Amélie B

24.10.2011 à 12:23 réponse :

44% préfèrent la médecine chinoise? En sommes nous déja à 64% de chinois qui préfèrent la médecine occidentale?

Pour pouvoir commenter un billet de blog, il faut être membre. Enregistrez-vous gratuitement ici.
Remonter