Iatrogénie médicale
dans Humeur avec 1 commentairesLes médecins et les industries pharmaceutiques accusent régulièrement les non-médecins pratiquant les médecines non conventionnelles d’être dangereux. Qu’en est-il de leur côté ?
Dans une enquête nationale de prévalence des infections nosocomiales publiée par le Ministère du Travail et des Affaires Sociales (Direction générale de la Santé), réalisée en 1996 et portant sur l’ensemble des établissements publics & assimilés français (830 établissements ont participé à l’étude qui a inclus 236 334 patients), le taux de prévalence moyen de patients infectés était à 6,6% (taux maximal dans les CHR : 7,6 %). En clair, vous avez une chance sur 15 de contracter une infection nosocomiale en étant hospitalisé en France ! (Source : Bulletin épidémiologique hebdomadaire n° 36 - 1997).
Deux autres études dont l’origine provient du système national de pharmacovigilance de l’agence du médicament (France) nous renseignent sur la iatrogénie.
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Etude de faisabilité sur 1 jour ouvrable pour évaluer la prévalence de la iatrogénie, établie sur 31 centres hospitaliers régionaux et 2132 patients. Résultats publiés en novembre 1997. Prévalence des effets indésirables des médicaments : 10,3%, soit 221 patients sur 2132. Sur ces 221, 33% correspondaient à des effets indésirables graves, soit 73 patients ! 1,4 % de ces effets ont été la cause probable d’un décès. Citation extraite du texte de l’étude : « Les taux d”incidence instantanée calculés permettent d’estimer (en extrapolant à 365 jours & à l’ensemble des lits occupés) le nombre d’effets indésirables survenant en hospitalisation publique sur une année, soit un nombre total estimé à environ 1 300 000 malades hospitalisés dans les hôpitaux publics français présentant chaque année au moins un effet indésirable. »
- Etude prospective multicentrique (commandée à la suite des résultats catastrophiques de la première). Durée 14 jours en 1998 sur un échantillon représentatif des services de spécialités médicales des hôpitaux publics français (2 mars au 20 avril 1998). Concerne : 62 services de médecine ou de spécialité tirés au sort répartis dans 33 hôpitaux. Parmi les 3137 malades hospitalisés 100 l’ont été pour effets indésirables, ce qui représente un taux d’incidence de 3,19 %. Citation extraite du texte de l’étude : « La projection des données recueillies compte tenu des 4 millions d’admissions annuelles dans les services de spécialités médicales en France métropolitaine permet d’estimer le nombre des hospitalisations motivées par un effet indésirable médicamenteux à environ 128 000 par an (intervalle de confiance : 101 000 à 156 000). »
Les résultats de la première étude sont peut être exagérés et ceux de la deuxième probablement sous-estimés (selon quelques amis médecins). En tout cas, il est clair qu’en terme de iatrogénie, la médecine occidentale n’a pas de leçon à donner à la médecine chinoise ou aux autres médecines non conventionnelles.
Extrait de l’ouvrage « La phytothérapie chinoise moderne », de Philippe Sionneau, Editions Trédaniel.
1 commentaires
Maddalena
14.08.2011 à 11:26 réponse :
Beaucoup de laboratoires élaborent leurs protocoles expérimentaux en Inde. De jeunes hommes (entre 20 et 25 ans) se portent volontaires,à longueur d’année, comme “cobayes ” pour tester les effets de molécules nouvelles, motivés par l’argent qui assurera la survie de leur famille. La durée moyenne de leur propre survie à ce régime chimique : 3 ans. Cela en dit long…
(Vu dans un documentaire sur l’industrie pharmaceutique, sur ARTE ,il y a quelques mois)