Article génial ! de l’acupuncture à son meilleur ! Philippe ou d’autres, vous avez pratiqué les pouls renying/cunkou ?
Philippe, tu penses donner une formation en ligne sur l’aspect théorique des méridiens (canaux ;)) du ling shu ?
David,
La prise de pouls ren ying / cun kou fait partie, en effet, des méthodes diagnostic de l’acupuncture des origines si on prend comme repère le Ling Shu. Je commence à pratiquer cette méthode, elle est facile à comprendre, mais difficile à interpréter, plus difficile que le pouls radial classique. Donc pour le moment je suis dans la phase de recherche, d’application, de test… Quand j’aurais l’impression de bien maîtriser, je tenterai de transmettre. En tout cas, là, on est vraiment dans une approche très originelle de l’acupuncture. On ne peut pas faire plus traditionnel.
Moi aussi, je serais très très intéressé à échanger avec ceux qui appliquent cette méthode en clinique. Merci de faire partager votre sentiment sur cette approche.
Il y a plusieurs choses dans cet article qui mérite attention.
1. Ce que j’appelle le …, non, je vais éviter les polémiques inutiles.
- Je ne sais pas pourquoi l’auteur dit qu’il ne faut pas confondre renying avec le pouls radial gauche, corollairement au cunkou qui est au Pouce droit. Pour tous les gens que je connais, il a toujours été clair que renying est à la carotide.
- Discuter longuement sur des mots comme méridien ou canal est tout à fait illusoire, dans la mesure où l’esprit du mot est plus important que sa lettre. C’est être clair avec la fonction de jing qui est important, même si vous l’appelez tracteur.
- Personne n’a jamais dit qu’on ne disperse pas les reins et basta ! On dit qu’on ne disperse pas le zang des reins, mais on ne l’affirme pas pour le méridien.
J’ai l’impression que l’auteur nous donne à voir des idées que personne ne suit, pour dire qu’elles sont fausses !
Ou alors c’est moi qui n’a rien compris, ce qui est toujours possible.
2. Concernant le V-P, l’erreur est de les associer avec le “ou”. Tant qu’on les verra avec cette relation d’exclusion, on ne comprendra pas leur intrication. Il n’y a pas V ou P, pour lesquels il faut T ou D. Il y a V et P pour lesquels il faut T et D. C’est ce qui fait la difficulté du diagnostic et du Tt. Je ne sais pas quels patients vous voyez mais, chez moi, c’est le musée des horreurs, où tous ceux qui n’ont qu’un V ou une P sont encore en excellente santé !
3. La question des rapports de renying ou cunkou, 1, 2 ou 3 fois plus grand ou plus petit, est d’actualité. Elle se confond avec bianzheng. Mais elle ne cadre pas comme ça, comme ça a l’air aussi simple que dans le LS. Pour la simple raison que les maladies que nous voyons actuellement en Occident sont bcp plus graves et complexes qu’à l’époque du LS, où les choses étaient plus standardisées pour ceux qui survivaient à la sélection naturelle !!
Cela mérite réflexion sur la complexité des pathologies que nous traitons et qui demandent une relativisation des écrits des textes anciens.
1. Ce que j’appelle le …, non, je vais éviter les polémiques inutiles.
Vas-y, c’est la fête…
- Je ne sais pas pourquoi l’auteur dit qu’il ne faut pas confondre renying avec le pouls radial gauche, corollairement au cunkou qui est au Pouce droit. Pour tous les gens que je connais, il a toujours été clair que renying est à la carotide.
Peut-être que dans ton entourage c’est clair mais en Chine parmi les experts et ceci depuis plusieurs siècles, il y a un débat entre ceux qui pensent que le rén yíng (人迎) du Líng Shū est l’artère carotide et ceux qui pensent que rén yíng (人迎) est l’artère radiale à gauche et cùn kǒu (寸口) l’artère radiale à droite. Je rends donc compte d’un débat vieux de plusieurs siècles et qui fait débat parmi les plus célèbres commentateurs historiques. Trebor, tu n’imagines pas le trésor de précisions et de détails pratiques que regorgent les textes anciens. Ce n’est que notre ignorance qui nous empêche de profiter de ces perles. Donc, dans ce passage de l’article, je prends position, et me range sur ceux qui diagnostiquent le dérèglement des méridiens en comparant les artères carotides et radiales. Ton étonnement démontre la limite de tes connaissances en acupuncture. Mais c’est normal, tu appartiens à une génération où le chinois, les textes anciens, la culture de la Chine est difficile d’accès. Tu fais partie de la génération qui a suivi celle des pionniers et vous nous avez transmis votre passion pour cet art difficile. Merci.
I- Discuter longuement sur des mots comme méridien ou canal est tout à fait illusoire, dans la mesure où l’esprit du mot est plus important que sa lettre. C’est être clair avec la fonction de jing qui est important, même si vous l’appelez tracteur.
Trebor, le souci de la précision terminologique ne peut pas toucher ton cœur car ton cerveau n’a pas accès à cette réalité. Tu peux entendre mais pas comprendre que la langue chinoise possède un rôle très important dans la transmission de la médecine chinoise. Il faut lire et penser chinois pour saisir ce que je raconte. Ceux qui marchent sur le même chemin que le mien captent immédiatement ce que je dis là.
Quand tu t’aperçois, par exemple, que les anciens utilisaient majoritairement des termes liés à l’hydraulique, à l’eau, cela te permet de comprendre en recoupant certains enseignements du Líng Shū, que les canaux (méridiens/tracteur) ce n’est pas quelque chose d’éthéré plein du qì, mais que c’est concret, palpable et que c’est d’abord des liquides, de la flotte… Et je ne vais te faire un cours ici, mais ceci est le point de départ d’une autre compréhension et surtout d’une autre utilisation des canaux. Je n’ai pas dit que c’est la meilleure voie d’application, mais elle est différente de la manière dont globalement on explique et utilise la notion de méridien aujourd’hui.
A suivre sur le prochain message…
- Personne n’a jamais dit qu’on ne disperse pas les reins et basta ! On dit qu’on ne disperse pas le zang des reins, mais on ne l’affirme pas pour le méridien.
Et bien tu te trompes. Il n’y a pas un cours sur le canal des reins où on ne me pose pas la question : « mais je croyais qu’on en pouvait pas disperser les méridiens des reins, n’est-ce pas dangereux de disperser le méridien des reins » ? Si Trebor cette idée est assez largement répandue. Sinon je ne m’arrêterais pas sur ce sujet. Si je le soulève, c’est qu’il y a une raison. Là, précisément, tu es en train de dire que je suis débile ou que je pose de faux problèmes. Or, je suis quelqu’un de très pragmatique, je ne suis pas un philosophe, je ne gaspille pas mon énergie pour le plaisir de parler ou d’écrire. Ce qui m’inquiète sur cette remarque, c’est que tu es toi-même enseignant et donc que tu es au contact d’étudiants et que tu dois bien voir les sujets où il y a souvent incompréhension ou distorsion. Et celui de la dispersion du tracteur des reins est quand assez fréquent. Peut être moins qu’il y a 20 ans, je le concède, mais il demeure.
J’ai l’impression que l’auteur nous donne à voir des idées que personne ne suit, pour dire qu’elles sont fausses !
Ou alors c’est moi qui n’a rien compris, ce qui est toujours possible.
Bien, si tu as compris ce que je viens de dire, tu dois avoir une petite idée de mon diagnostic.
A suivre sur le prochain message…
2. Concernant le V-P, l’erreur est de les associer avec le “ou”. Tant qu’on les verra avec cette relation d’exclusion, on ne comprendra pas leur intrication. Il n’y a pas V ou P, pour lesquels il faut T ou D. Il y a V et P pour lesquels il faut T et D. C’est ce qui fait la difficulté du diagnostic et du Tt. Je ne sais pas quels patients vous voyez mais, chez moi, c’est le musée des horreurs, où tous ceux qui n’ont qu’un V ou une P sont encore en excellente santé !
L’approche du Líng Shū qui utilise le diagnostic par la comparaison du rén yíng (人迎) et cùn kǒu (寸口) ne regarde pas les pathologies comme en pharmacologie, comme en médecine interne. Elle est en effet, en apparence, plus simple. Mais ce que tu n’as sans doute pas compris de cette technique, c’est qu’elle permet de diagnostiquer le système qui est le plus déséquilibré, celui qui doit être traité à l’instant où l’on voit le patient, celui qui est l’aspect le plus essentiel de la pathologie du patient. A la séance suivante, avec ce diagnostic le corps dit s’il faut toujours prioritairement continuer à traiter ce système (tractoral) ou passer à un autre. Et c’est ce qui fait que dans les maladies complexes, issues du musée des horreurs, avec cette approche, on peut être amené à tonifier à une séance, disperser à une autre, et sur des tracteurs (ou canaux pour ceux qui préfèrent) différents. Il n’y pas de traitement miracle et instantané, toute pathologie complexe demandera du temps même avec cette méthode. Il n’y a aucune prétention dans cette approche, pas de fausse promesse. Mais en tout cas, il me semble qu’il s’agit d’une logique cybernétique qui me semble très proche de ce qu’est l’acupuncture.
I
3. La question des rapports de renying ou cunkou, 1, 2 ou 3 fois plus grand ou plus petit, est d’actualité. Elle se confond avec bianzheng. Mais elle ne cadre pas comme ça, comme ça a l’air aussi simple que dans le LS. Pour la simple raison que les maladies que nous voyons actuellement en Occident sont bcp plus graves et complexes qu’à l’époque du LS, où les choses étaient plus standardisées pour ceux qui survivaient à la sélection naturelle !!
Cela mérite réflexion sur la complexité des pathologies que nous traitons et qui demandent une relativisation des écrits des textes anciens.
Trebor, comme tu ne connais pas cette méthode, tu la juges mal. Tu es même, me semble t-il à côté de la plaque. Mais ce n’est pas grave ! Par rapport à cette méthode, que je n’encourage pas forcément, le Líng Shū ne dit pas qu’une maladie est vide ou plénitude, mais permet de déterminer le canal qui doit être prioritairement traité au moment où l’on voit le patient. Le traitement de ce canal, permet une harmonisation de tout le corps qui d’ailleurs est confirmé par un contrôle de la comparaison entre rén yíng (人迎) et cùn kǒu (寸口) en fin de séance. C’est une acupuncture de régularisation, de réharmonisation, ou si tu me permets d’utiliser une expression tout à fait contemporaine et profane, cela permet de produire un « reset » de tout le système. Bien évidemment, un seul reset n’est pas toujours suffisant pour traiter des maladies compliquées. C’est pourquoi de tout temps les chinois traitaient leur patients très fréquemment pour produire ce reset suffisamment souvent pour rétablir un équilibre plus permanent voire définitif quand c’est encore possible. Donc, j’ai la conviction profonde que l’approche acupuncturale des anciens, en apparence simpliste est en réalité remarquablement adaptée au traitement de nos patients difficiles à soigner. Cela ne m’empêche pas d’avoir des échecs. Mais ils sont toujours à la hauteur de mes limites, de ma paresse active et de mes démons intérieurs.
That’s end.
Cher Philippe,
Il y a donc bien des choses que je n’avais pas compris et que tu expliques clairement. Même si je ne suis pas tout à fait d’accord avec toi sur tout, disons que j’accepte ta réponse. Les incompréhensions sont très fréquentes sur internet et nous perdrions un temps interminable à réajuster constamment nos propos en croyant que l’autre a compris. Ce qui me semble plus important est le reset concernant renying et cunkou. Là oui, effectivement, je suis complètement à côté de cette plaque. Je commence donc les essais pratiques et vous tient au courant de mes investigations, si elles donnent quelque chose évidemment.
Pour tes échecs que tu t’attribues modestement, ce que nous faisons tous, ce n’est pas aussi simple que ça. Nous soignons des patients polypathologiques qui ne se voyaient pas il y a 10 ou 15 ans, car l’état de santé de la population s’affaiblit ou s’aggrave si tu veux. C’est plus difficile et ça n’a rien à voir avec nous. Il y a une négation totale de cette réalité qui n’a rien à voir avec l’acupuncture. Peux-être ne le sais-tu pas, mais si la durée de la vie se prolonge, la période sans pathologie, cad de bonne santé, diminue. Autrement dit, les personnes sont de plus en plus malades et plus tôt. C’est ce qui qui arrive quand on pense avec le zangshen découplé du yuanshen. Qu’en penses-tu ?
Pour en revenir au Ling Shu, aux pouls ren ying et cun kou…......
Il me semble que le chapitre 9 du-dit Ling Shu approche aussi cette question en indiquant que, par exemple, le Shaoyang de pied doit être dispersé et le Jue Yin de pied tonifié.
Il indique ensuite 1 point pour disperser, 2 points pour tonifier…............etc
Ce qui semble confirmer le raisonnement de Trébor lorsqu’il fait la différence entre “et” et “ou” pour le vide et la plénitude.
Il a deux choses effectivement, Mr Jean.
Il y a qu’il faut T et D en même temps, comme le confirme le LS, et c’est de loin le plus fréquent des cas.
Il y a la fonction reset de renying et cunkou à essayer.
Je crois qu’il faut bien s’entendre sur le concept « reset » dès le départ. Je ne crois pas qu’il soit tout à fait pertinent, car cette méthode ne permet pas de faire un « nettoyage » du système méridien pour repartir sur des bases neuves. Il n’y a pas effacement de la maladie, mais bien un pas de plus dans la direction d’une physiologie des méridiens (canaux) plus adaptée. Après un premier ajustement, il peut, et il y aura assurément, un deuxième ajustement, et ainsi de suite. Puis durant ce processus, les signes manifestes de la maladie se résorberont selon le processus en cours. Est-ce exact Philippe ? Car la pathologie n’est rien d’autre qu’une physiologie mal adaptée. Je crois que c’est l’intérêt de cette approche diagnostic, contrairement à d’autres approches, c’est que le but n’est pas de faire disparaitre le symptôme, mais bien de restaurer le physiologie. Il y a une distinction fondamentale. Et ici, il est question de la physiologie des méridiens (canaux), alors que les pouls radiaux concernent la physiologie des organes.
En toute logique, le “reset” est en fait le résultat de l intervention faite à la suite de la prise des pouls ren ying et cun kou.
Cette intervention provoque des effets sur l organisme et modifie donc les pouls.
Il convient ensuite d ajuster le traitement en fonction de la nouvelle situation qui apparaît.
J Et ici, il est question de la physiologie des méridiens (canaux), alors que les pouls radiaux concernent la physiologie des organes.
Et le cun kou ? il concerne quelle physiologie lorsqu il est comparé au ren ying ?
Les incompréhensions sont très fréquentes sur internet et nous perdrions un temps interminable à réajuster constamment nos propos en croyant que l’autre a compris.
Même dans la vraie vie, il y a souvent incompréhension. En fait communiquer, échanger, vivre avec l’autre est complexe.
Je commence donc les essais pratiques et vous tient au courant de mes investigations, si elles donnent quelque chose évidemment.
Ecoute, c’est une approche totalement différente d’aborder la pathologie et l’acupuncture. Au départ, il faut se faire violence pour ne pas se laisser influencer par nos propres habitudes. La grande difficulté est l’évaluation entre le diamètre de cùn kǒu (寸口) et rén yíng (人迎). Lis et relis le chapitre 9 du Líng Shū qui est le chapitre principal qui introduit cette méthode. Suis pas à pas la méthode. On traite toujours 2 canaux, avec tonification et dispersion. Cela va dans le sens de ce que tu observes dans ta pratique (vide et plénitude souvent présentes ensemble). Sauf qu’ici la tonification dispersion simultanée agit sur la cybernétique des canaux et vise ce « reset » dont je parlais. La grande difficulté, je me répète, ce n’est pas le traitement mais le manque de repère que nous avons concernant la comparaison entre rén yíng (人迎) et cùn kǒu (寸口). Sincèrement, je n’en suis qu’au balbutiement de cette méthode. Je ne la maîtrise pas et je ne sais pas si je la maitriserai un jour. Mon problème est que j’ai tendance à faire ce que je connais bien et qui m’apporte déjà satisfaction… Mais je m’accroche !
Pour tes échecs que tu t’attribues modestement, ce que nous faisons tous, ce n’est pas aussi simple que ça. Nous soignons des patients polypathologiques qui ne se voyaient pas il y a 10 ou 15 ans, car l’état de santé de la population s’affaiblit ou s’aggrave si tu veux. C’est plus difficile et ça n’a rien à voir avec nous. Il y a une négation totale de cette réalité qui n’a rien à voir avec l’acupuncture. Peux-être ne le sais-tu pas, mais si la durée de la vie se prolonge, la période sans pathologie, cad de bonne santé, diminue. Autrement dit, les personnes sont de plus en plus malades et plus tôt. C’est ce qui qui arrive quand on pense avec le zangshen découplé du yuanshen. Qu’en penses-tu ?
Je te suis complètement. J’estime que 50% de mes échecs sont ceux de mes patients : pas de foi en moi (donc arrêtent trop vite le traitement), pas de foi en l’acupuncture (donc arrêtent trop vite le traitement), paresse de venir souvent au cabinet (impulsions thérapeutiques insuffisantes – on a souvent du mal à comprendre que l’acupuncture n’est pas de la magie mais un « médicament » qui faut prendre régulièrement pour qu’il fasse effet), problème économique (donc je finisse pas le traitement), etc. Mais c’est difficile de dire cela en public, car ceux qui n’ont pas de pratique clinique ne peuvent pas comprendre ce que l’on dit et du coup on passe pour des immodestes, ce qui est faux. Oui, les patients ont aussi une grosse responsabilité dans leur traitement ; mais ce n’est pas facile à déclarer dans une société comme la nôtre.
Un des problèmes de cette complexité chez nos patients c’est que ce sont ajouté un tas de facteur perturbateurs : notre alimentation chimique, nos médicaments chimiques, les multiples pollutions électromagnétiques (wifi, portable, antennes des opérateurs téléphoniques, etc.), les pollutions chimiques dans presque tout ce que nous portons et où nous vivons (vêtements, peinture des murs, des moquettes, des tapis…), et ces milliers de produits chimiques que nous respirons involontairement. A cela s’ajoute, un esprit humain devenu très complexe. Les peurs, les émotions ne sont pas nouvelles. Elles accompagnent l’être humain depuis toujours. Mais elles semblent plus nombreuses et notre mental est plus actif, plus « conscient », et nos désirs de plus en plus nombreux et présents. Tout cela perturbe fortement yuán shén 元神. Donc, en plus des déséquilibres « normaux » de l’humain, s’ajoutent de multiples pollutions qui perturbent l’organisme et des émotions qui torpillent l’esprit originel de manière plus forte.
Donc, c’est pourquoi c’est plus difficile.
Il faut ajouter un autre facteur. La médecine moderne permet de sauver beaucoup de vies, mais ne permet pas de soigner beaucoup de maladies, presque aucune. C’est pourquoi comme tu le soulignes, on est plus malades qu’autrefois, même si l’espérance continue à progresser. Mon intuition est que l’espérance de vie devrait ralentir voire diminuer dans les 2 prochaines générations, sauf si les médecines non conventionnelles se développent et s’imposent dans nos sociétés occidentales (sans renier notre médecine conventionnelle indispensable).
Mais cela ne m’empêche pas de croire que je dois encore et encore progresser pour mieux aider mes patients.
Pour en revenir au Ling Shu, aux pouls ren ying et cun kou…......
Il me semble que le chapitre 9 du-dit Ling Shu approche aussi cette question en indiquant que, par exemple, le Shaoyang de pied doit être dispersé et le Jue Yin de pied tonifié.
Il indique ensuite 1 point pour disperser, 2 points pour tonifier…............etc
Oui c’est le chapitre fondateur de cette méthode. Il y a d’autres données ailleurs comme dans le chapitre 10.
Je crois qu’il faut bien s’entendre sur le concept « reset » dès le départ. Je ne crois pas qu’il soit tout à fait pertinent, car cette méthode ne permet pas de faire un « nettoyage » du système méridien pour repartir sur des bases neuves. Il n’y a pas effacement de la maladie, mais bien un pas de plus dans la direction d’une physiologie des méridiens (canaux) plus adaptée. Après un premier ajustement, il peut, et il y aura assurément, un deuxième ajustement, et ainsi de suite. Puis durant ce processus, les signes manifestes de la maladie se résorberont selon le processus en cours. Est-ce exact Philippe ?
C’est exactement cela. Tu l’exprimes plus clairement.
Car la pathologie n’est rien d’autre qu’une physiologie mal adaptée..
Ou le meilleur moyen que le corps à trouver pour s’adapter à la maladie.
Je crois que c’est l’intérêt de cette approche diagnostic, contrairement à d’autres approches, c’est que le but n’est pas de faire disparaitre le symptôme, mais bien de restaurer le physiologie. Il y a une distinction fondamentale.
Oui c’est exactement comme j’ai compris cette méthode.
Et ici, il est question de la physiologie des méridiens (canaux), alors que les pouls radiaux concernent la physiologie des organes.
C’est très probable. Bon, j’ai l’impression que dans certains classiques de l’acupuncture on utilise quand même parfois le pouls radial pour des pathologies de méridiens. Ce sujet n’est pas encore clair pour moi. Il faudra confirmer.
En toute logique, le “reset” est en fait le résultat de l intervention faite à la suite de la prise des pouls ren ying et cun kou.
Cette intervention provoque des effets sur l organisme et modifie donc les pouls.
Il convient ensuite d ajuster le traitement en fonction de la nouvelle situation qui apparaît.
C’est exactement ça.
Et le cun kou ? il concerne quelle physiologie lorsqu il est comparé au ren ying ?
D’après ma compréhension du Líng Shū, ça serait plutôt en relation avec le système des canaux.
Et le cun kou ? il concerne quelle physiologie lorsqu il est comparé au ren ying ?
oui, exacte tu comprends ce que je veux dire…! il s’agit bien des pouls radiaux dans les deux cas, mais l’un est analysé en rapport avec le renying (physiologie méridiens) et l’autre aux pouls radiaux seulement selon les différents systèmes que l’on pratique (physiologie zangfu).
Ecoute, c’est une approche totalement différente d’aborder la pathologie et l’acupuncture. Au départ, il faut se faire violence pour ne pas se laisser influencer par nos propres habitudes. La grande difficulté est l’évaluation entre le diamètre de cùn kǒu (寸口) et rén yíng (人迎).
Philippe, voici quelques pistes de compréhension d’Edward Neal.
In terms of the interpretation of these pulses, it is a little subjective, to me twice as much is ‘somewhat more’, four times as much is ‘clearly more’ and three times as much is in the middle. It is not written in the classics, but my own experience is that these different pulses also have a qualitative difference, two times stronger maintaining a similar quality as the underlying pulse, three times as much having a stronger and ‘rounder’ quality and four times as much having a harsh and abrupt quality. If the situation is unclear we can augment our diagnosis by assessing specific channel related symptoms. If all else fails and the situation is equivocal you can do a ‘trial treatment’, testing one meridian and then another.