Bonjour Philippe,
J’ai honte de squatter à nouveau le forum avec toutes mes questions… Mais promis, avec cette dernière “salve”, j’aurai fini de rebalayer l’ensemble des week-ends que nous avons faits jusque là :-)
Dans la slide 69 du cours sur la diététique des syndromes, parmi les aliments conseillés dans le syndrome de « vide de yáng de la rate », le thé est mentionné, avec l’indication : « si mictions fréquentes et abondantes ». Or, à la page 574 de « Ces aliments qui nous soignent », au niveau des précautions, il est indiqué qu’au contraire, le thé est déconseillé en cas de mictions fréquentes et abondantes, nycturies dues à un vide de yáng de la rate et des reins. Qu’en est-il ?
COURS SUR LES GRUAUX
- Slide 51 (gruau à la racine d’igname) : quel est le mode d’action de ce gruau par rapport à l’indication « diabète » ? Selon l’approche souvent utilisée en médecine chinoise pour cette maladie occidentale, se situe-t-on principalement dans un diabète du foyer supérieur (Shàng Xiāo), du fait de l’action de Shān Yào sur le yīn du poumon ? Ou bien est-on plutôt sur une action régulatrice générale de la glycémie ?
- Slide 57 (gruau à l’igname chinoise et aux jaunes d’œufs) : quel est le mode d’action de ce gruau sur l’hépatite, dans la mesure où il n’y a pas de tropisme marqué sur le foie parmi les ingrédients ?
- Slide 80 (gruau au gingembre frais et aux jujubes) : par rapport à l’action de prévention des maladies cardiovasculaires de ce gruau, pourquoi choisit-on Shēng Jiāng plutôt que Gān Jiāng ? En effet, d’après le Bensky-Clavey-Stoger, contrairement à Gān Jiāng, Shēng Jiāng n’aurait pas de tropisme sur le cœur. Par ailleurs, comme on est sur un gruau plutôt réchauffant, j’imagine que cette prévention des maladies cardiovasculaires s’applique dans le cadre d’un syndrome de vide de yang du cœur, ou de mucosités-froides qui troublent le cœur ? A moins qu’on ne soit dans un cadre plus global ?
- Slide 109 (gruau à la graine de lotus) : par rapport à l’action de Lián Zĭ sur le cœur, est-ce que cela permet de nourrir le yīn, ou bien simplement le sang du cœur ? Pour l’action sur les reins, outre bien sûr l’action principale de fixer le jīng, la tonification se fait sur le qì des reins, mais on ne va pas jusqu’à tonifier leur yáng, c’est cela ?
- Dans le gruau au céleri branche (slide 131), on met 30 g de céleri pour 50 g de riz. Par ailleurs, dans le cours « les recettes de la diétothérapie chinoise », on a vu un gruau (slide 38) avec les mêmes ingrédients, mais avec du céleri en proportion beaucoup plus forte (150 g de céleri pour 100 g de riz), et ajouté en toute fin de cuisson. Est-ce que la nuance entre ces 2 gruaux est que la plus forte proportion de céleri permettrait de traiter davantage des phénomènes de feu du foie (comme mentionné dans le titre de la slide 38), alors que le 1er gruau serait peut-être plus adapté pour une montée de yáng du foie ?
- Dans le gruau au foie d’agneau et aux carottes (slide 173), il est conseillé, pour augmenter l’action sur les troubles de la vision, d’ajouter 10 g de Cāng Zhú. En pratique, comment ça se passe pour la cuisson de Cāng Zhú ? Est-on sur une préparation comme par exemple dans le gruau au Fú Líng ? C’est-à-dire avec 2 options : soit faire une décoction Cāng Zhú et introduire le décocté dans la cuisson du gruau. Soit demander une poudre fine de Cāng Zhú qu’on met directement dans la cuisson du gruau ? Si c’est bien ça, pour l’option « poudre fine », on partirait sur 4 ou 5 g, c’est ça ?
COURS SUR LES RECETTES DE DIETOTHERAPIE
- Pour la recette en slide 22 contre le « prurit de la peau par humidité toxique » : compte tenu de la nature froide des algues et des haricots mungo, cela sous-entend-il une humidité-chaleur toxique ?
- Quelle est la nuance, dans le traitement des règles abondantes notamment, entre la recette de la slide 29 (ménorragie, lochiorragie, leucorrhée sanguinolente) et celle de la slide 117 (règles abondantes). En effet, dans le 1er cas, on est sur 2 prises quotidiennes de 3 à 6 g de poudre d’auriculaire chacune. Et dans le 2ème cas, on est sur 2 prises quotidiennes de 15 g de poudre d’auriculaire chacune.
- Dans la recette en slide 74 (dysenterie, diarrhée) : pourquoi est-il indiqué de laisser la peau du gingembre ? En effet, la peau a un effet diurétique utile en cas d’œdème ou de rétention d’eau, mais y aurait-il une action spécifique par rapport à la diarrhée ?
Merci beaucoup Philippe !
Vincent
Vincent,
Tu peux poser autant de questions que tu veux mais fais le progressivement car c’est très décourageant quand on a beaucoup de travail de voir cette liste de questions en une seule fois
Dans la slide 69 du cours sur la diététique des syndromes, parmi les aliments conseillés dans le syndrome de « vide de yáng de la rate », le thé est mentionné, avec l’indication : « si mictions fréquentes et abondantes ». Or, à la page 574 de « Ces aliments qui nous soignent », au niveau des précautions, il est indiqué qu’au contraire, le thé est déconseillé en cas de mictions fréquentes et abondantes, nycturies dues à un vide de yáng de la rate et des reins. Qu’en est-il ?
C’est simplement un mauvais copié/collé. Le thé doit être dans la liste des aliments déconseillés ! Bon, on pourrait utiliser du thé noir pour éliminer l’humidité qui blesse la rate. Mais s’il y a des mictions abondantes, il faut mieux s’en abstenir.
- Slide 51 (gruau à la racine d’igname) : quel est le mode d’action de ce gruau par rapport à l’indication « diabète » ? Selon l’approche souvent utilisée en médecine chinoise pour cette maladie occidentale, se situe-t-on principalement dans un diabète du foyer supérieur (Shàng Xiāo), du fait de l’action de Shān Yào sur le yīn du poumon ? Ou bien est-on plutôt sur une action régulatrice générale de la glycémie ?
Il agit sur le diabète du foyer inférieur avec mictions abondantes, fréquentes. Des recherches modernes ont démontré qu’il avait une action hypoglycémiante.
- Slide 57 (gruau à l’igname chinoise et aux jaunes d’œufs) : quel est le mode d’action de ce gruau sur l’hépatite, dans la mesure où il n’y a pas de tropisme marqué sur le foie parmi les ingrédients ?
Ce gruau ne traite pas l’hépatite mais l’état de convalescence qui se présente après la phase aigue de la maladie avec un syndrome de de vide de qì de la rate et d’un vide de sang ou de yīn. c’est un reconstituant après une hépatite. Un petit conseil, ne confond pas « hépatite » et syndrome du foie ! En médecine chinoise il y a des hépatites qui ne relèvent pas du foie.
- Slide 80 (gruau au gingembre frais et aux jujubes) : par rapport à l’action de prévention des maladies cardiovasculaires de ce gruau, pourquoi choisit-on Shēng Jiāng plutôt que Gān Jiāng ? En effet, d’après le Bensky-Clavey-Stoger, contrairement à Gān Jiāng, Shēng Jiāng n’aurait pas de tropisme sur le cœur. Par ailleurs, comme on est sur un gruau plutôt réchauffant, j’imagine que cette prévention des maladies cardiovasculaires s’applique dans le cadre d’un syndrome de vide de yang du cœur, ou de mucosités-froides qui troublent le cœur ? A moins qu’on ne soit dans un cadre plus global ?
Ça c’est l’avis de ce groupe d’auteurs occidentaux. Je ne me fonde que sur des sources chinoises et il est très connu que Shēng Jiāng 生姜 (Rhizoma Zingiberis) possède cette action préventive. La prévention est surtout sur la stase de sang et les mucosités humidités/froides.
- Slide 109 (gruau à la graine de lotus) : par rapport à l’action de Lián Zĭ sur le cœur, est-ce que cela permet de nourrir le yīn, ou bien simplement le sang du cœur ? Pour l’action sur les reins, outre bien sûr l’action principale de fixer le jīng, la tonification se fait sur le qì des reins, mais on ne va pas jusqu’à tonifier leur yáng, c’est cela ?
Lián Zĭ ne tonifie pas le yáng des reins.
Lián Zĭ tonifie le qì et le sang du cœur.
- Dans le gruau au céleri branche (slide 131), on met 30 g de céleri pour 50 g de riz. Par ailleurs, dans le cours « les recettes de la diétothérapie chinoise », on a vu un gruau (slide 38) avec les mêmes ingrédients, mais avec du céleri en proportion beaucoup plus forte (150 g de céleri pour 100 g de riz), et ajouté en toute fin de cuisson. Est-ce que la nuance entre ces 2 gruaux est que la plus forte proportion de céleri permettrait de traiter davantage des phénomènes de feu du foie (comme mentionné dans le titre de la slide 38), alors que le 1er gruau serait peut-être plus adapté pour une montée de yáng du foie ?
Non, je pense que c’est simplement une histoire de puissance thérapeutique.
- Dans le gruau au foie d’agneau et aux carottes (slide 173), il est conseillé, pour augmenter l’action sur les troubles de la vision, d’ajouter 10 g de Cāng Zhú. En pratique, comment ça se passe pour la cuisson de Cāng Zhú ? Est-on sur une préparation comme par exemple dans le gruau au Fú Líng ? C’est-à-dire avec 2 options : soit faire une décoction Cāng Zhú et introduire le décocté dans la cuisson du gruau. Soit demander une poudre fine de Cāng Zhú qu’on met directement dans la cuisson du gruau ? Si c’est bien ça, pour l’option « poudre fine », on partirait sur 4 ou 5 g, c’est ça ?
Je te suggère tout simplement de mettre les morceaux de Cāng Zhú 苍术 (Rhizoma Atractylodis) dans le slow-cooker avec les autres ingrédients. On ne mangera pas le résidu quand le gruau est cuit.
- Pour la recette en slide 22 contre le « prurit de la peau par humidité toxique » : compte tenu de la nature froide des algues et des haricots mungo, cela sous-entend-il une humidité-chaleur toxique ?
Humidité toxique veut dire que l’humidité est sévère et résistante. Elle peut bien évidemment se cominer à da la chaleur (toxique ou pas).
- Quelle est la nuance, dans le traitement des règles abondantes notamment, entre la recette de la slide 29 (ménorragie, lochiorragie, leucorrhée sanguinolente) et celle de la slide 117 (règles abondantes). En effet, dans le 1er cas, on est sur 2 prises quotidiennes de 3 à 6 g de poudre d’auriculaire chacune. Et dans le 2ème cas, on est sur 2 prises quotidiennes de 15 g de poudre d’auriculaire chacune.
Dans le deuxième cas, la situation est plus grave.
- Dans la recette en slide 74 (dysenterie, diarrhée) : pourquoi est-il indiqué de laisser la peau du gingembre ? En effet, la peau a un effet diurétique utile en cas d’œdème ou de rétention d’eau, mais y aurait-il une action spécifique par rapport à la diarrhée ?
Oui, une stratégie pour traiter la diarrhée est de détourner l’humidité des intestins vers la vessie.
Merci beaucoup Philippe pour toutes ces précisions qui aident à vraiment bien comprendre les choses. Et c’est bien noté, si jamais d’autres questions arrivent pour la suite du cours, je les poserai au fur et à mesure ! Je voulais éviter trop d’interventions intempestives de ma part sur le forum, mais il est vrai qu’envoyer les questions sous forme de listes n’est pas non plus une bonne solution…
Merci pour tout, et à très bientôt pour un prochain week-end de diététique :-)