Bonjour,
Comment traduiriez-vous Yin Humor?
Humour yin…...........
Bon, je sors !
Ne sors pas trop loin, tu vas peut être pouvoir répondre
Le contexte est, d’après le livre sur les fondements que j’ai commencé à lire, que le Qi droit est composé du Yang Qi et du “Yin humor”.
Et je doute que cela fasse référence à l’humour du Yin, quoique c’est bien connu que le rire est un bon médicament (et là c’est moi qui sort)
D’après mes modestes connaissances, le Qi est composé de yang qi et de yin qi.
Ceci étant, au vu des questions que tu poses, il me semble qu’il vaudrait mieux te concentrer sur des ouvrages en français (le sais, ils sont rares), mais ils existent, la traduction anglais vers français est source de confusion, surtout que bien souvent, la traduction anglaise est souvent celle d’un ouvrage chinois, mais ne reprend pas les idéogrammes donc gare aux erreurs d’interprétation.
Par ailleurs, en médecine chinoise, il faut avancer pas à pas et uniquement quand on a assimilé correctement un point passer à un autre.
Je ne résiste pas à mettre ici ces quelques mots de P. Sterck:
“Quel que soit «l’investissement» consenti en termes d’argent, de temps et d’effort, il reste stérile si l’on n’accepte pas la règle nécessaire du temps qui mûrit toute chose. Les dix premières années de l’étude de la médecine chinoise permettent tout juste d’acquérir un vernis de connaissance. Un étudiant qui a appris le Huangdi Nei Jing ou le Shang Han Lun par cœur, fera sans doute sensation. Mais si en plus de cela, il ne fait pas l’effort de les réciter encore mille fois, de les réinterpréter à chaque répétition et de les méditer pour en extraire la substantifique moelle, utile au patient, sa connaissance ne restera qu’un vernis, passager et vain.
Cette patience est directement relatée à un esprit d’humilité. Celle-ci doit s’exercer en face de cette science médicale vénérable et noble qu’est la médecine chinoise, tout comme vis-à-vis des professeurs et des aînés. Rien n’est plus déplacé qu’un étudiant, qui ayant acquis quelque vernis de connaissance, s’en fasse prévaloir auprès de ses collègues, de ses aînés ou de ses professeurs. Au moins ces derniers distinguent rapidement le vernis de la vraie connaissance et ils ne peuvent que s’apitoyer, à moins qu’ils ne soient choqués par trop d’arrogance.
Puis il y a le respect. La tradition encore vivace en orient nous en donne un bel exemple. Un vrai professeur se sent responsable de ses étudiants, comme un père pour ses enfants … ou comme un grand-père pour ses petits enfants. Il est impensable qu’on puisse le considérer comme un représentant de commerce en train de vendre ses salades, face à un auditoire d’acheteurs. Au contraire, le vrai professeur, en communiquant ses connaissances, partage un peu de son âme. Dans cette démarche, il sait combien l’étudiant aura besoin de temps et de patience, de mûrissement pour atteindre les différents niveaux de connaissance et d’aptitude pour devenir un bon médecin. Il procédera donc par étapes, divulguant peu à peu ce qui est à la portée de l’étudiant. Et comme il aime … il saura châtier.
Les étudiants orientaux connaissent bien cette démarche et traitent donc leurs professeurs en conséquence : avec respect, humilité et souvent amour filial … même si dans cette relation ils sont constamment mis à l’épreuve. En occident, par contre, il n’est pas rare que le professeur se trouve face à une sorte de tribunal d’étudiants arrogants qui s’érigent en juges des qualités de leur enseignant. Or l’essentiel de l’activité médicale est de servir. Le praticien se trouve d’abord au service du patient. C’est un esprit qu’il faut cultiver. Pendant qu’il étudie, il se trouve au service de son professeur, qui lui apprend à servir. Est-ce une relation d’asservissement ou de noblesse ? La réponse sera conditionnée par l’âme du lecteur, déterminée par l’égocentrisme ou la vraie compassion.”
Si cela peut profiter à quelques-uns…..................
Très bonne façon de penser que j’apprécie beaucoup.
J’ai lu entièrement les fondements de Chuzhen que j’ai trouvé pas mal dans l’ensemble, néanmoins je l’ai trouvé également un peu vague sur certains sujets. C’est pour cette raison que j’ai décidé de me refaire les fondements en anglais.
par exemple, dans les fondements de Chuzhen, je n’ai vu nullpart (de mémoire) que le zheng qi, le qi droit, est composé de yang qi et de yin qi. ou alors c’est un truc qui m’est sorti de la tête et va falloir que je rebuche le bouquin….
Yin humor (yin ye): essence, blood, liquid, and humor, viewed as yin-natured entities in contrast to yang qi.
Humor (ye): Any liquid in the human body and specifically a thicker fluid in contrast to «liquid».
(Wiseman Practical dictionary)
J’ai lu entièrement les fondements de Chuzhen que j’ai trouvé pas mal dans l’ensemble néanmoins je l’ai trouvé également un peu vague sur certains sujets. ....
Tu connais parfaitement les fondements de la médecine chinoise ? si oui tu es un maître.
Si non, comment peux-tu te permettre de porter un tel jugement ?
Fondement: élément essentiel servant de base à quelque chose (dictionnaire Larousse).
Il est donc normal, ces fondements n’étant qu’une base, qu’ ils n’apportent pas une connaissance complète.
Je te rappelle cet extrait de la citation précédente que tu as du parcourir rapidement:
“Un étudiant qui a appris le Huangdi Nei Jing ou le Shang Han Lun par cœur, fera sans doute sensation. Mais si en plus de cela, il ne fait pas l’effort de les réciter encore mille fois, de les réinterpréter à chaque répétition et de les méditer pour en extraire la substantifique moelle, utile au patient, sa connaissance ne restera qu’un vernis, passager et vain.”
En clair, il ne sert à rien d’empiler des connaissances sans s’efforcer de se les approprier, de les confronter au vivant, de les améliorer en permanence (les connaissances existantes) en les confrontant à la pratique.
Ne prends pas cet ensemble de remarques comme une critique à ton égard, j’essaie simplement de te montrer un chemin parmi tant d’autres.
Michel, merci beaucoup d’avoir pris le temps de copier le message de P. Sterck.
très profond et très juste, je vais méditer un peu dessus.
Oui, merci beaucoup à Michel pour ce texte si clairvoyant et qui touche juste. Sa lecture m’a émue.
J’ai lu entièrement les fondements de Chuzhen que j’ai trouvé pas mal dans l’ensemble néanmoins je l’ai trouvé également un peu vague sur certains sujets. ....
Tu connais parfaitement les fondements de la médecine chinoise ? si oui tu es un maître.
Si non, comment peux-tu te permettre de porter un tel jugement ?...
Non, je ne connais pas par coeur les fondements, j’en suis même très loin d’avoir des bases solides.
Je disais juste que j’avais lu les livres de Chuzhen, et que je ne me rappelais pas avoir lu quelque chose d’aussi clair sur le Qi droit composé du Yang Qi et du Yin Qi.
L’autre point de comparaison sur lequel je me suis basé pour dire ça, c’est sur la description du Yin et du Yang qui m’a paru plus claire dans le livre en anglais, malgré que dans l’ensemble, les deux disent la même chose.
Après, ces livres sont des supports et doivent s’accompagner d’un véritable cours, et je ne peux m’en prendre qu’à moi même si j’apprends comme un escargot en me basant uniquement sur la lecture d’ouvrages.
Mais au vu de la réputation de l’enseignement en France, je ne vais pas non plus chercher à entrer dans une école en ayant une épée de damoclès au dessus de la tête me disant que je vais peut être apprendre une tonne de conneries avant d’arriver à apprendre quelque chose de juste, et je vais me contenter de continuer d’apprendre avec des ouvrages en attendant que d’autres portes s’ouvrent à moi.