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Cinq branches de MC

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Rejoint 2012-08-06

Parmi les cinq branches de la MC, on cite le qigong, mais on ne parle jamais de la méditation. Or les taoïstes méditaient que je sache. Celle-ci est-elle comprise dans le qigong ou ne fait-elle pas partie officiellement des cinq branches ?
Merci de vos éclaircissements.

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Rejoint 2011-04-13

Les taoïstes urinaient aussi et pourtant on ne parle pas de la thérapie par les urines en médecine chinoise !

Par ignorance, on mélange tout dans notre profession. Le Qi Gong n’est pas utilisé comme arme thérapeutique dans la médecine chinoise ancienne et classique. Il n’est même pas cité dans le Huang Di Nei Jing, la bible incontestée du courant principal de la médecine chinoise. Cela ne vous interpelle pas ça ??? Parmi des milliers d’ouvrages de médecine chinoise anciens, seul un livre de Sun Si Miao évoque des pratiques corporelles et celles-ci ne sont pas utilisées médicalement mais plutôt dans le domaine du Yang Sheng…  Donc non le Qi Gong ne fait pas partie de la médecine chinoise, la méditation non plus, les mictions non plus. Va falloir s’y faire : nous devons vivre la médecine chinosie telle qu’elle a été et non pas la fantasmer…

Est-ce pour autant que le Qi Gong ou la méditation ne sont pas utiles ? Bien entendu que si !!! Ce sont même des éléments importants du développement personnel et ainsi indirectement du pouvoir de guérison du thérapeute. C’est pourquoi, je milite pour que les acupuncteurs, les praticiens de médecine chinoise développent leur être à travers des pratiques comme Qi Gong, méditation et autres.

Maintenant, la question qui revient souvent quand j’explique cela, c’est : si le Qi Gong thérapeutique n’est pas de la médecine chinosie pourquoi existe t-il en Chine et ailleurs ? Encore une fois, on confond tout et on mélange tout. Est-ce que nos guérisseurs de campagne appartiennent au corps médical et peut-on dire qu’ils font partie de la médecine conventionnelle et universitaire ? Bien entendu que non et pourtant ils existent bel et bien ! Il y a eu en Chine comme partout ailleurs dans le monde des shamans, des guérisseurs qui sont en dehors du système médical dominant. Et le Qi Gong thérapeutique est une manifestation des pratiques parallèles à la médecine chinoise. Je soutiens le Qi Gong thérapeutique ET il ne fait pas partie de la médecine chinoise comme le guérisseur de campagne qui n’appartient pas à la faculté de médecine.

Je suis passionné par le Qi Gong thérapeutique et j’encourage tout le monde à venir révolutionner ses capacités de guérisseurs avec cette formation remarquable :

http://sionneau.com/formations/programmes/qi-gong-therapeutique

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Rejoint 2012-08-06

Après ton brillant exposé dont les métaphores sont sujettes à caution mais, au vu de leur effet pédagogique, on s’en fout car l’esprit est plus subtil que la lettre ; maintenant, quelles sont stricto sensu les branches de la MC ?
Réponse terre-à-terre, rustique, simple, brute de coffrage, carrée, demandée.
Merci !

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Rejoint 2012-08-06

Je reviens sur ton “brillant explosé”.
Les taoïstes urinaient ET se servaient de la thérapie par l’urine. Je ne connais pas les détails, mais ils concentraient les urines des patients pour traiter certaines maladies endocrinologiques.
ET à part ça, comment vas-tu ?

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Rejoint 2012-01-04

En fait, le Qi Gong et la médecine chinoise ont un ancêtre commun: le shamanisme de la haute antiquité chinoise, mais ensuite chacun a pris sa voie, le Huang Di Nei Jing écrit souvent que les êtres des temps anciens étaient plus proches des cycles de la nature, plus simples et plus puissants.
Le Qi Gong ne fait pas partie de la médecine chinoise, c’est même un concept récent créé au siècle dernier pour rassembler dans un terme générique toutes les pratiques du corps et de l’esprit (en comparaison du Yoga). Le terme Qi Gong existait très peu avant cette création au siècle dernier, et souvent pour désigner souvent péjorativement les tours de force pour amuser et impressionner le public comme plier des barres de fer, recevoir des coups violents, marcher sur des pics ou du feu, briser des blocs de ciments or morceaux de bois…
Avant, la tradition chinoise désignait le Qi Gong par plusieurs noms: Dao Yin, Tu Na, etc… ou par des techniques plus ésotériques ou spirituelles liées au Daoisme et au Bouddhisme Chan, en dehors des émissions de Qi, incantations, talismans et mudras on peut aussi soigner plus simplement par la présence centrée et par la compassion, je vous assure que ces deux dernières sont très puissantes en pratique clinique !

Mon idéalisme m’a aussi longtemps fait croire que le Qi Gong fait partie de la médecine chinoise, mais non, même origine, mais chemins différents, par contre les 2 sont en effet complémentaires avec des combinaisons: il y a des masseurs, des acupuncteurs et des phytothérapeutes chinois qui envoient du Qi dans leurs points d’acupuncture, aiguilles ou leurs plantes.

Le 12ème chapitre du Su Wen - Huang Di Nei Jing présente les 5 branches de la médecine chinoise en fonction des directions des points cardinaux et donc des 5 mouvements, les différentes branches de la médecine chinoise existent en raison de leur environnement (ex: il fait froid au nord d’où l’utilisation de la moxibustion).
Le Bian Shi (l’ancêtre du Gua Sha qui est malheureusement peu connu et pourtant redoutablement efficace pour les douleurs) provient de l’est.
La pharmacopée provient de l’ouest.
La moxibustion provient du nord.
L’acupuncture provient du sud.
Le Dao Yin (ancêtre du Qi Gong mais en tant que pratique personnelle) et le An Qiao (ancêtre du massage Tui Na - An Mo) proviennent du centre.

L’ancêtre de la médecine chinoise et du Qi Gong thérapeutique s’appelle Zhu You 祝由 (incantations au début, puis talismans et mudras), il est cité quelques fois dans le Huang Di Nei Jing pour présenter l’ancêtre de la médecine chinoise de la haute antiquité, mais jamais présenté de façon structurée comme une discipline de la médecine chinoise.
Le Daoisme aussi provient du shamanisme de la haute antiquité puis le Daoisme religieux a absorbé beaucoup de croyances du folklore chinoise, ce qui fait que le Daoisme encore aujourd’hui utilise beaucoup les incantations, talismans, les mudras, émissions de Qi, etc

Enfin, la thérapie par l’urine existe dans la tradition de la médecine chinoise, c’était l’urine des bébés et enfants de moins de 10 ans qui étaient utilisées pour nourrir le Yin et faire descendre le feu, stopper le sang et disperser les stases. Et il semblerait que cette tradition existe encore…


Lokmane Benaicha

http://www.lokmane-benaicha.com

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Rejoint 2012-08-06

Merci pour ce long et clair exposé.

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Rejoint 2012-08-06

Je reçois un extrait du suwen 12 traduit par Husson où l’on dit qu’au Centre convient le daoyin (inductions), le daoyin étant la dénomination ancienne du qigong. Cet extrait démontre donc que le qigong fait bien partie des branches de la MC.
Qu’en pensez-vous ?

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Rejoint 2011-04-13

Je crois que le texte de Lokmane, est assez clair Trebor. Relis-le SVP.

J’ai eu la chance de rencontrer deux personnes exceptionnelles grâce à lui. Maître « S » (il le citera s’il le souhaite) un puissant shaman qui soigne avec l’esprit et qui est très réputé dans toute la chine et l’un de mes mentors, le Professeur Tian He Lu, l’un des plus grands érudits dans le domaine de la médecine chinoise actuellement. Dans les discussions que nous avons eues avec eux (séparément), les deux ont été clairs et net : le qìgōng 气功ne fait pas partie de la médecine chinoise. En tout cas pas dans la représentation que nous avons et certainement pas le qìgōng thérapeutique (avec projection de qì etc.). Dans le Nèi Jīng (Classique interne) il y a une allusion et une seule au daoyin (导引) et au anqiao (按蹻). Le GRAND souci est que ces deux termes peuvent être compris comme étant des pratiques de manipulations et de massage ! D’ailleurs le Grand Ricci, référence importante, parle de, je cite : « guidage du flux vital par diverses manipulations : punctures, échauffements, massages, respirations, gymnastique, etc.”. Même si daoyin (导引) évoquait une forme de gymnastique de santé, cela n’explique pas pourquoi, ni dans le Nèi Jīng (Classique interne) ni dans les milliers de classiques on ne parle de soin par le « qìgōng 气功 ». C’est la difficulté Trebor : on trouve pendant 2000 ans après le Nèi Jīng (Classique interne) dans les classiques médicaux des traités de massages, de pharmacopée, de diététique, d’acupuncture, de moxibustion, etc. mais pas de qìgōng ! Ce qui rend difficile l’échange sur ce sujet, c’est qu’en général, ceux qui arguent que le qìgōng fait partie de la médecine chinoise, n’ont pas accès aux sources pour vérifier cela. On peut trouver des allusion sur le qìgōng dans quelques traités de yǎng shēng (养生) mais pas vraiment dans ceux de la médecine chinoise. Encore une fois, cela n’empêche pas de l’utiliser si on le souhaite et aujourd’hui je recommande même tous les acupuncteurs ou masseurs d’étudier cette matière, mais historiquement, comme l’a souligné Lokmane (qui vit en Chine depuis 12 ans, qui a une licence en médecine chinoise de la fac de Pékin et qui passe un doctorat sur la pensée chinoise confucianisme/taoïsme/bouddhisme), le « qìgōng » a une source commune avec la médecine chinoise mais chacun s’est développé parallèlement.

Quant aux urines, je réaffirme qu’elles n’ont jamais été utilisé de manière indépendante comme l’amaroli de l’Ayurvéda, mais comme remède « guide », adjuvant de substances médicinales.

Ensuite, il est important de comprendre que la médecine chinoise n’a que partiellement des racines taoïstes. Tout ce qu’il y a dans la médecine chinoise ne vient pas du taoïsme !!! Prendre sans arrêt le taoisme comme référence de la médecine chinoise est une erreur. L’essence de la pratique de la médecine chinoise est plus influencée par le confucianisme. Je n’ai pas le temps de chercher les arguments historiques et de toute façon j’ai bien compris que les carapaces des habitudes et des croyances sont blindées, mais j’espère que les futures générations balayeront les scories de nos fantasmes et réhabiliteront la véracité historique de la médecine chinoise.

Enfin, cela n’a pas beaucoup de sens de parler de 4, de 5, de 6 piliers de la médecine chinoise. On sait aujourd’hui que ce que l’on nomme médecine chinoise est en fait un conglomérat de divers courants médicaux avec parfois des visions très différentes, très opposées, qui n’utilisaient rarement plus de « 2 piliers ». Parfois même les lignées familiales utilisaient des méthodes qui relevaient davantage du shamanisme que de la médecine. Rien n’était strictement défini dans une tradition souvent orale, souvent secrète.

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Rejoint 2012-08-06

Merci Philippe pour ces - encore - précisions.

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Rejoint 2012-01-04

Merci Philippe, j’ai pas osé me présenter.


1, Pour revenir a la “méditation”, Trebor qu’est ce que vous entendez par ce terme ? Méditation assise ?
Le Bouddhisme Chan (ancêtre du Zen) a critiqué plusieurs fois ceux qui sont bloqués dans les formes de méditations assises… dur a croire car beaucoup pensent que Bouddhisme Chan = méditation assise (avec l’image du moine Zen imperturbable).
Bouddha après avoir eu une vie luxueuse puis une période de pratique méditative dure qui l’a emmené presque a la mort, a choisi la voie du juste milieu (ça veut pas dire entre vie luxueuse et pratique méditative pénible, j’ai pas le temps de développer ici).
Hui Neng, 6ème patriarche du Bouddhisme Chan après Bodhidharma, critique clairement ceux qui sont bloqués dans les méditations car il s’agit d’ouvrir son cœur (esprit).
Plusieurs autres textes du Bouddhisme Chan critique les formes de méditations assises… car l’esprit du Bouddhisme Chan présente la méditation comme un travail de l’esprit ou l’on est pas perturbé par les éléments extérieurs et intérieurs, c’est une méditation dans toutes les positions, être centré, être dans le moment présent… être Zen a tout moment sans forme, et pas seulement pendant la méditation dans une forme fixe. Ainsi on peut être dans l’esprit Chan (Zen) assis, debout, allongé, en marchant… mais même en mangeant, parlant ou pratiquant de l’acupuncture :)
Dans ce sens de travail de l’esprit, le Huang Di Nei Jing est rempli de concepts sur le travail psycho-spirituel: calme de l’esprit, simplicité, etc

2, Pour le Su Wen chapitre 12, vous avez repris ce que j’ai écris juste avant.
C’est en effet délicat de connaitre le sens précis des mots anciens car on se réfère a une tradition orale et des dictionnaires.
Mais les experts s’accordent a dire que le Dao Yin qui veut dire conduite, était plutôt l’ancêtre du Qi Gong dans le sens de pratique énergétique de santé, avec des étirements, des respirations, comme le montre cette carte ancienne du Dao Yin.
Par contre, le Huang Di Nei Jing ne présente pas le Qi Gong thérapeutique que ce soit avec émissions de Qi ou autre.
Trois caractères se prononcent Yi.
Le caractère médecine s’écrit comme ça aujourd’hui: 医 , représentant un homme ayant reçu une flèche.
Le même caractère médecine s’écrit comme ça en caractère traditionnelle (ancien mais aussi a Tai Wan et Hong Kong): 醫 avec une jarre d’alcool en bas
Mais peut de gens savent cette ancienne graphie du caractère médecine : 毉  avec le caractère shamanisme en bas.
Le shamanisme de la haute antiquité est qui le médiateur entre le Ciel et la Terre, monde visible et invisible a eu plusieurs enfants:
- le Yi Jing (des shamans connectés au cosmos et au monde invisible et qui ont transcrit mathématiquement les lois du Ciel, pour une utilisation politique, l’Empire chinois était structuré en fonction des étoiles et constellations, le miroir du Ciel);
- le shamanisme qui a eu une évolution religieuse (avec des rites et cérémonies) et une évolution purement médicale dont le livre s’appelle Zhu You Shi San Ke (les 13 disciplines Zhu You) qui a fait le nettoyage sur des superstitions, j’ai de bons résultats pour les douleurs avec cette technique, c’est ce shamanisme médical qui est un des ancêtres du Qi Gong thérapeutique par émission de Qi et autres;
- l’écriture chinoise;
- la médecine chinoise (les shamans de la haute antiquité ont eu accès au monde invisible extérieur et le monde invisible intérieur du corps: canaux d’énergie, etc),
- le Daoisme (Fang Shi),
- le Confucianisme (et oui, ça peut choquer mais Confucius l’a dit lui même: même origine mais différentes voies),
etc
En effet, j’ai présenté un shaman médium (qui soigne a distance par le Qi et la pensée) et un docteur (dans sa branche “cartésienne“)a Philippe, le shaman et le médecin ne se connaissent pas et ont dis des choses semblables.
Si les gens sont intéressés par le Qi Gong medical, il faut voir du coté de la médecine daoiste qui l’a beaucoup absorbé, car la médecine chinoise est assez claire: les deux bases fondamentales sont le Huang Di Nei Jing et le Shan Han Lun, ce dernier devrait être même appris par les masseurs et les acupuncteurs pour deux raisons:
- c’est un véritable bijou des lois de la nature transposés en médecine, ça pourrait même être utile aux médecins, homéopathes et naturopathes occidentaux, j’ai écris un article osé qui explique que Zhang ZhongJing est celui qui mérite le plus le Prix Nobel de Médecine;
- pour quelques formules de bases, j’enseigne par exemple au grand public comment soigner les rhumes par le Shang Han Lun alors qu’ils sont pas médecins chinois.

3, Philippe: en fait je pense que la médecine chinoise n’est ni daoiste ni confucianiste, mais bien avant, ainsi les daoistes y voient leur école quand le Huang Di Nei Jing décrit les lois de la nature lié au Dao du Ciel, le Qi; et les confucianistes y voient aussi leur école quand ils voient la structure du texte, le corps énergétique comparé a un Empire et ses différents gardiens, etc).
La question est simple: qui est apparu avant ? Le Huang Di Nei Jing ou le Dao De Jing ?
En posant la question a plusieurs médecins et maitres daoistes, j’ai eu plusieurs réponses…
Par contre, la tendance est clairement pour le Huang Di Nei Jing avant, pourquoi ?
Même si on dit que le Huang Di Nei Jing a environ 2600 ans, on sait que c’est un classique écrit par plusieurs personnes en différentes époques, entre les dynasties Printemps et Automne (770 à 476 avant J.C.) et des Royaumes Combattants (475 à 221 avant J.C.), mais compilé et structuré a la dynastie des Han.
Docteur Tian et d’autres médecins chinois ont prouvé que certains chapitres du Huang Di Nei Jing ont 4000 ans, mais globalement ont dis 2600 ans, et structuré il y a 2000 ans (dynastie des Han).
Nous sommes d’accords pour dire que la pensée et la parole ont précédé l’écriture… le Huang Di Nei Jing écrit dans beaucoup de chapitres: “les gens des temps anciens, les gens de la haute antiquité, etc”
Les experts s’accordent a dire que le Huang Di Nei Jing est une compilation de plusieurs livres de la haute antiquité chinoise, et même d’une époque ou l’écriture n’existait pas encore, la tradition chinoise est avant tout orale… il est intéressant de noter que le concept daoiste Wu Wei (qui veut dire non agir) est note dans le Huang Di Nei Jing.
Lao Zi était un sage qui a existé a une époque précise, lui même a compilé les livres de la haute antiquité chinoise dont le Yi Jing car il était archiviste de la bibliothèque impériale des Zhou, et même si certains académiciens doutent de son authenticité (certains parlent de 3 Lao Zi), ça reste un personne a une époque précise.

Je suis passionné d’histoire, ça permet de clarifier les choses et de ne pas tomber dans des croyances et des fantasmes mais il faut aussi beaucoup d’humilité, les meilleurs historiens se créent aussi des histoires car ils ont accès a des sources écrites existantes (beaucoup de textes ont été perdu) et modifiées a travers le temps. Donc prouver par l’histoire et les textes c’est bien mais être pris au piège par eux c’est dangereux…
Ce que j’ai écris n’est que ma compréhension a petit niveau aujourd’hui et qui risque d’évoluer.

Au final, la pratique clinique est importante !


Lokmane Benaicha

http://www.lokmane-benaicha.com

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Rejoint 2012-08-06

Bonjour fils de la vie,

Je reprends quelques aspects qui m’interpellent de votre intéressant écrit.
Je ne vais pas m’aventurer sur le terrain du qigong que je ne pratique pas. Vos interventions ainsi que celles de Philippe et d’autres personnes en dehors du forum me cadrent mieux.

A l’évidence vous ne connaissez pas la méditation assise, pratique de l’attention au présent du souffle et des sensations quand elles se présentent. Vous êtes visiblement soumise à la parole des autres sans avoir expérimenté par vous-même cette simple apparente procédure. Elle n’est pas de l’ordre du discours, mais de l’expérience directe en face-à-face. Il n’y a donc pas lieu de continuer sur le sujet.

Je ne suis pas passionné d’histoire, sous entendue temporelle des autres, car de toutes manières son écriture est fausse ; dès que vous essayez de la fixer avec des mots, elle est pervertie. Je trouve plus subtil de plonger dans ma propre histoire pour la dépasser dans l’endroit-sans-endroit qu’aucun concept ne peut appréhender. Mais cela nécessite de traverser son intérieur pour mourir à toutes ses représentations mentales, peu de personnes sont capables de réaliser ce voyage.

Quand vous affirmez que la pensée a précédé l’écriture, c’est vrai et faux en même temps. C’est vrai temporellement mais faux présentement car dès que vous avez accouché vos idées avec des mots, elles se sont transformées. Cette pensée-ci, celle que reflète l’écriture, n’est plus exactement la même que celle transmise oralement pendant des siècles. C’est une illusion de plus, le sens même du terme pervers que vous connaissez, traduisant le déplacement.
Voilà pourquoi je préfère l’enseignement de ma propre histoire qui ne se déroule que dans le présent ; là où, dans mon propre corps, il n’y a aucun déplacement, que de l’authentique ouvrant la porte au monde subtil et même au-delà de lui.

Ces rares échanges sur le forum en dehors de la stricte médecine chinoise sont importants pour moi. Ils me permettent de mieux élaborer ma réalisation en confrontation avec le discours de l’autre car nous n’existons sur terre que dans la relation.

Au plaisir de vous lire.

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Rejoint 2012-01-04

Cher Trebor, c’est très osé de dire que je ne connais pas la méditation que je pratique depuis plus de 20 ans et que j’enseigne depuis plusieurs années.
J’ai commencé par la méditation japonaise a mon adolescence a Paris ou je suis né grâce a mon père professeur de Judo.
Je vis en Chine depuis près de 12 ans (et grâce a mon travail d’interprète pour plusieurs écoles de Qi Gong et de méditations, j’ai vu beaucoup de méditations daoistes et bouddistes) et je reviens tout juste de l’Inde (Philippe le sait) ou j’ai pratiqué la méditation dans un ashram, car même si j’ai ma pratique personnelle qui me convient et ou je vis des expériences merveilleuses, je compare les techniques chinoises et indiennes, je ne demande qu’a apprendre et a évoluer… et je serai sincèrement très heureux de découvrir votre méditation.

Par contre, vous êtes un de ceux qui sont tombés dans le piège de la forme et ne connaissez clairement pas le Bouddhisme Chan qui critique ceux qui sont bloqués dans des formes méditatives assises (il ne critique pas la méditation assise mais ceux qui y sont bloqués)... car la méditation Chan est sans forme c’est a dire dans toutes les formes, pas seulement assis… on peut être dans un état méditatif en marchant, mangeant, et même en pratique la médecine chinoise…c’est l’instant présent et centré !
Avez vous lu en chinois “le Sutra de l’Estrade” le texte fondateur du Bouddhisme Chan écrit par les disciples de Hui Neng a la dynastie des Tang, le 6ème patriache après Bodhidharma ? Hui Neng, un analphabète chinois (en comparaison de Shen Xiu qui était un moine érudit) mais pourtant un être éveillé, était sévère dans sa critique de ceux qui se sont enfermés dans les formes… il critique pas la méditation mais ceux qui sont se sont enfermés.
Les théories, les rites et les formes de méditations sont bien pour des bases de débutants, car structurées et reproductibles, mais ce sont des concepts ou des techniques (des formes) créés par des humains qu’il faut apprendre a dépasser pour toucher a quelque chose de plus grand et subtil, se laisser guider par le courant de la nature (顺其自然)comme disait Lao Zi et Hui Neng, sans artifice du mental (car les formes fixes sont des créations du mental).
Les moines indiens que j’ai rencontré il y a quelques jours ont tous confirmé qu’il fallait des formes de Hatha Yoga pour étirer et détendre le corps, des techniques de respirations et de méditations issues de la sagesse des anciens… mais qu’il faut a haut niveau lâcher ces créations humaines pour se connecter au cosmos et purifier son âme (la détente du corps et esprit n’étant qu’une base).

Je me permets une comparaison… il y a les puristes du Shang Han Lun qui ne changent pas (ou rarement) les plantes des formules de Zhang ZhongJing car ce sont des formules parfaites d’un grand sage ayant compris les lois de la nature (je m’amuse a dire que les formes de Zhang ZhongJing sont si belles qu’on dirait des poèmes célestes)... et ceux qui disent qu’il ne faut pas être bloqués dans les formes des formules de Zhang ZhongJing (tout en reconnaissant son génie), ça devrait être une base a assimiler puis dépasser car en 2000 ans le climat et les gens ont évolués.
Qu’en pensez vous ?
Ce que je pense: comme le veut la tradition chinoise, il faut apprendre par cœur les formules du Shang Han Lun et les utiliser telles quelles au début, beaucoup de médecins chinois n’acceptent pas ceux qui ne connaissent même pas la composition des formules principales… une sorte de test avant l’admission. Ensuite, après avoir appris par cœur le Shang Han Lun (très mental), ses formules et les avoir utilisées pendant des années en clinique (très pratique)... la plupart des grands experts du Shang Han Lun disent qu’il faut les assimiler et les vivre pour les dépasser en laissant agir notre intuition intérieure et ainsi s’adapter au moment présent.

“Je ne suis pas passionné d’histoire, sous entendue temporelle des autres, car de toutes manières son écriture est fausse ; dès que vous essayez de la fixer avec des mots, elle est pervertie.“
J’ai dis moi même qu’il fallait pas tomber dans le piège des histoires qui ont été en parties faussées, par contre, je ne la rejette pas entièrement comme vous, j’ai choisi la voie du juste milieu.

“Quand vous affirmez que la pensée a précédé l’écriture, c’est vrai et faux en même temps.”
Oula… il existe des centaines d’écritures créent par les anciens de plusieurs civilisations dans le monde pour retranscrire leurs pensées et communiquer, l’écriture a précédé la pensée pour vous ? Tous les historiens vont rire, on parle bien d’idéogrammes/pictogrammes dans plusieurs écritures anciennes…
Après, pour rejoindre votre propos, il existe en effet des talismans shamaniques/daoistes qui ont été créé dans un état de transe, c’est a dire déconnecté du mental et de la pensée… les gens ont plutard intellectualisé ces “écritures célestes”.

Enfin, vous plongez dans votre histoire personnelle ? Vous avez entièrement raison car l’expérience est importante… je conseille juste de lire les textes des anciens, même si on peut douter de l’authenticité, ça donne des indications intéressantes… car pratiquer seul est dangereux et il y a des risques de dérives. 
Encore une fois, je préconise la voie du juste milieu: tradition et expérience.


Lokmane Benaicha

http://www.lokmane-benaicha.com

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Rejoint 2012-08-06

Cher Lokmane,

La phrase concernant le fait d’être bloqué dans la méditation assise pouvait prêter à confusion, faisant croire que la méditation assise était en elle-même un blocage ; d’où ma réponse. Mon propos vous concernant est donc à retirer. C’est l’éternel problème des échanges par internet en dehors du face-à-face où les mots sont facilement sujets à interprétation. Ceci dit, vous pouvez aussi pratiquer le qigong et le yoga pendant 30 ans et n’avoir rien compris de l’intérieur de vous-même. Et c’est plus fréquent que vous ne pensez.

Vous avez raison de dire que je ne connais pas le bouddhisme chan. Dans ma pratique, je ne vois aucune raison de m’intéresser aux écrits des autres, l’écrit qui est à l’intérieur de moi me suffit. De surcroît, je ne fais aucun lien entre la méditation qui est une procédure de travail sur le corps, comprenant la conscience car je ne sépare pas les deux, et le bouddhisme. Tous les rayons mènent au même centre mais tout le monde ne chemine pas sur le même rayon. Toutefois, plus nous nous rapprochons du centre, plus les rayons se rapprochent. Cela veut dire que nous finissons pas dire la même chose avec des mots différents selon les époques, les civilisations et les langues. Ce qui est sûr, pour moi en tous les cas, est que je n’ai aucune envie de m’encombrer des concepts des autres, encore moins ceux des autres civilisations que la mienne. Bon, j’exagère un peu, mais un peu, pas plus : j’aime bien l’alchimie interne taoïste, même si je suis parfaitement conscient que fondamentalement, intérieurement, elle ne me sert à rien. Elle me fait intellectuellement plaisir, c’est tout.

Pour vous dire à quel point les échanges par internet sont difficiles, vous n’avez pas pu saisir - ou est-ce mon impression - mon opinion concernant le lien entre la pensée et l’écriture. Je ne dis pas que je sais lequel des deux a précédé l’autre ; je dis qu’il n’y a aucune antériorité ou de cause à effet, qu’une relation d’interdépendance réciproque. Je dis que, dès que vous écrivez, votre pensée change pour s’adapter à la restriction du langage. Vous ne pouvez donc pas exactement traduire la pensée des anciens. Peut-être en donner une vague idée, peut être encore une idée à peu près précise, mais pas plus. Vous êtes condamné à déplacer. Par contre, plonger dans votre unique présent pour comprendre exactement votre propre pensée, sans aucun déplacement, cela vous le pouvez et, paradoxalement, votre pensée ne vous sert à rien pour cela.

Votre voie du juste milieu est honorable et je l’entends, mais nous ne sommes pas obligés d’en avoir la même.

A vous lire.

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Rejoint 2012-01-04

Cher Trebor,

Soulagé que ce soit un malentendu, je pensais m’être bien exprimé mais je ferai attention.
“Ceci dit, vous pouvez aussi pratiquer le qigong et le yoga pendant 30 ans et n’avoir rien compris de l’intérieur de vous-même. Et c’est plus fréquent que vous ne pensez. “
Vous avez raison et c’est pour ça que je continue mon apprentissage car je reviens de l’Inde… je suis conscient de mes défauts, je ne demande qu’a évoluer, je vous ai dis que je pratique depuis 20 ans de façon factuelle.

“Tous les rayons mènent au même centre mais tout le monde ne chemine pas sur le même rayon.”
Tout a fait d’accord, j’utilise pour ma part la métaphore de la pyramide ou de la montagne, et le thème de ma maitrise en philosophies est l’union des trois sagesses chinoises.

Vous avez raison de dire que les techniques et théories sont en lien avec l’époque et la civilisation, il y a par exemple dans le Bouddhisme beaucoup de concepts qui proviennent du Brahmanisme, et comme pour le Daoisme et Confucianisme des concepts en lien avec la politique et la situation de l’époque… je comprends donc bien votre volonté de pratiquer seul pour voyager et expérimenter, ça sera plus direct et pragmatique… mais je trouve cela un peu dangereux, en Chine comme en Inde, il faut un maitre pour nous initier, qui nous lie a une expérience de centaines de maitres qui vont validé la sécurité et l’efficacité des techniques… c’est dangereux de jouer avec l’esprit et le souffle, mal contrôler le “temps de cuisson” (comme en cuisine ou medecine chinoise), on risque de se bruler.
Je pense qu’il est préférable d’avoir un professeur expérimenté issue d’une tradition, puis avec de bonnes bases d’expérimenter seul comme vous le dites pour être votre propre maitre.

La méditation est quelque chose de magnifique, si tout le monde pouvait méditer on serait dans un monde meilleur.
Mais les anciens nous enseignent de ne pas méditer un temps comme un devoir a faire et être stressé le reste de la journée, ce n’est pas cohérent, la vraie méditation est a chaque instant. Après si la méditation assise nous amène a une sérénité constante et a expérimenter le subtil c’est parfait.
C’est pour ça que le Bouddhisme Chan nous enseigne une pratique spirituelle a chaque instant en cherchant la solution en nous (pas dans les temples ni dans les livres, Hui Neng étant analphabète).

A propos du Bouddhisme Chan:
- Bodhidharma ([personnage légendaire selon certains) voyant que les moines du Temple Shao Lin méditaient beaucoup avec des techniques statiques mais en étant malades, aurait développé les arts énergétiques de santé avec des techniques en mouvements pour avoir un équilibre entre techniques statiques et en mouvements, internes et externes, on retrouve la aussi la voie du juste milieu.
- Hui Neng a critique sévèrement les gens bloqués dans la méditation comme je l’ai dis plusieurs fois, conseillant les gens d’ouvrir leur cour (esprit) a l’immensité du cosmos et pas en se bloquant dans des formes.
- Autre histoire très connue du Bouddhisme Chan qui est amusante, a la dynastie des Tang (juste après Hui Neng):
Ma Zu Dao méditait assis sérieusement toute la journée, son maitre alla le voir pour lui demander: “que fais tu a méditer assis comme ca ?”
- Je veux devenir un Bouddha, répondît Ma Zu Dao le disciple;
Le maitre repartit sans rien dire, pris une brique et la frotta avec une pierre. Ma Zu Dao fut surpris et se demanda qu’est ce que le maitre pouvait bien faire, il décida donc de lui demander: “que faites vous avec cette brique maitre ?”
- Et bien je veux la transformer en miroir, répondit le maitre.
- Comment transformer une brique en miroir, c’est pas possible ! dit Ma Zu Dao.
- Si je peux pas transformer une brique en miroir, est ce qu’en étant assis en méditant tu peux devenir un Bouddha (être éveillé)?

Je suis très heureux du succès que la méditation a depuis quelques années, mais le Bouddhisme Chan nous enseigne aussi de lâcher l’ego, les connaissances et l’obstination des formes. Et ce que je voulais dire c’est qu’il y a plusieurs voies pour la spiritualité, la méditation assise n’en ait qu’une seule, il y a d’autres subtilités a expérimenter. Et même si on veut pas expérimenter les autres… car vous avez raison il y a beaucoup de chemins qui amènent au même but, il est important de ne pas s’enfermer dans les formes et de sortir de l’obstination, les formes compriment l’esprit.

Enfin, j’ai rencontré quelqu’un qui était un véritable névrosé de la méditation, a la limite de la dépression car il n’avait pas médité depuis deux jours a cause d’un déplacement de travail pourtant assez relax car il devait juste visiter une usine en province.
J’avoue avoir ressenti un certain malaise moi même il y a quelques années je n’arrivais pas a faire une heure de méditation a cause du travail, mais jamais une agitation comme la personne ci-dessus… car j’ai compris qu’il est préférable d’être Zen a chaque instant, de lâcher prise et suivre le courant de la nature, plutôt qu’une heure de méditation et être agité le reste de la journée ou quand on ne l’a fait pas.


Lokmane Benaicha

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Rejoint 2012-08-06

Je reviens donc à “fils de la vie” car celle-ci est formées 360° d’un cercle, ce qui revient à dire qu’aussi innombrables que soient les humains, aucune unique voie ne peut les mener vers leur centre.

Quand par exemple, vous entendez la spiritualité soufi, vous vous rendez compte que le moutassawaf n’a rien à apprendre du taoïste ni de l’hindouiste ni du bouddhiste. Ces courants parlent de la même chose avec un langage et des voies différentes, c’est tout ; les dits mystiques chrétiens aussi. Je connais mal la spiritualité juive malheureusement mais, à mon avis, elle doit être du même ordre. Quand j’intégrais cela, ce fut une révélation.

Votre histoire sur le disciple assis et le miroir ne peut pas avoir de portée universelle car nous vivons, je veux dire en Occident, dans une civilisation différente avec des paradigmes différents. Je connais plein d’autres histoires de personnes qui se sont éveillées avec l’unique posture assise. Il n’y a donc pas de règle générale. Vous le voyez bien d’ailleurs en utilisant une métaphore différente de la mienne, la montagne-pyramide, pour dire la même chose.

Je ne sais pas si la méditation peut être dangereuse. La méditation peut réveiller des états extrêmes, insupportables certes, mais de là à dire qu’elle est dangereuse, je ne sais pas. Qu’est le danger ? Les gens cessent alors de pratiquer et ça s’arrête là. Mais cela ne veut pas dire qu’ils ne doivent pas chercher un guide, c’est la première action à réaliser. Comme vous le constatez encore, les mots diffusés par internet sont parfois mal compris : je n’ai pas écrit que je méditais seul, sans l’aide d’un guide. Je parle seulement de là où j’en suis actuellement.

Ce que je trouve plus pertinent est votre propre expérience consécutive à la personne qui n’a pas médité depuis deux jours. Cette histoire n’a pas de portée générale, elle a été valable pour vous et à ce titre, elle me touche plus.

Au plaisir de vous lire et de continuer d’échanger. Si vous le voulez même et si Philippe le préfère, par mails privés, afin de ne pas surcharger le forum.

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Rejoint 2012-01-04

Cher Trebor,


Vous avez raison, on devrait passer en messages privés, je veux juste clarifier quelques points et je vous laisse le dernier mot:

- la méditation est quelque chose de magnifique et si tout le monde méditait on serait dans un monde meilleur;
- la méditation assise n’est pas la seule voie pour la réalisation, les critiques énoncées au-dessus n’étaient que pour ceux qui y étaient bloqués, jamais pour la méditation, car certains pratiquent la méditation comme un devoir et étant stressé le reste de la journée, c’est incohérent, je disais que la méditation Chan est a chaque instant, au moment présent, que la solution est en soi pas dans les livres ou les temples;
- oui la méditation peut être dangereuse, c’est un outil merveilleux qui donne accès a des énergies subtiles, sans maitre/professeur et avec une mauvaise technique on peut créer de grands dégâts jusqu’à la démence qui s’appelle en chinois 走火入魔  zou huo ru mo. Il a en cuisine et médecine chinoise mais aussi en alchimie interne daoiste un concept qui s’appelle 火候 huo hou, c’est le temps et mode de cuisson, trop cuire un aliment ou une plante médicinale risque de bruler les éléments bénéfiques et même bruler les aliments ou plantes, pas assez cuire certaines plantes risquent de soit ne pas assez absorber les propriétés médicinales ou soit de ne pas assez atténuer la toxicité de certaines plantes. En alchimie interne daoiste, il y a des techniques de méditation et de respiration pour le feu fort (feu militaire) et feu doux (feu lettré), un dernier exemple si quelqu’un qui a des migraines, mal aux yeux, du stress, haute pression artérielle et qu’il médite en visualisation un point sur son Dan Tian supérieur au visage, il risque d’amener de l’énergie la ou c’est bloqué et de créer plus de douleurs et de dégâts… un maitre/professeur expérimenté (et encore mieux, d’issu d’une tradition qui a fait ses preuves) conseillera donc de visualiser le Dan Tian inférieur au ventre ou autre… il y a donc des méditations généralistes mais pour une grande efficacité et sécurité il y a des méditations personnalisées par une transmission de cœur a cœur (esprit a esprit).

Enfin, pour revenir au sujet principal, on peut voir 5 branches de la médecine chinoise mais pas selon ce qui se dit en occident avec le Qi Gong et la diététique mais plutôt selon le Huang Di Nei Jing et les 5 directions et 5 régions de Chine (5 mouvements). Aujourd’hui, la réalité est plus complexe, il y a une multitude de techniques dans le folkore chinois comme les ventouses, les cataplasmes, le travail des tendons, la musicothérapie (cité dans le Huang Di Nei Jing), la chromathérapie, la psychologie, la numérologie (issue du He Tu et du Luo Shu en se répétant des nombres comme un mantra), massages des oreilles avec un gant et un bâton… et d’autres techniques aussi surprenantes qu’efficaces, je pense faire des petits reportages vidéos pour le grand public et les praticiens pour montrer la diversité de la médecine chinoise.


Lokmane Benaicha

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