Bonjour,
Pour devenir praticien spécialisé en pharmacopée, est il nécessaire de commencer par se former sur l’acupuncture? Ou bien il est nécessaire de commencer par l’acupuncture?
Je commence à intégrer doucement ce que j’ai appris sur les fondements, et je suis en passe de passer aux classiques, mais concernant l’apprentissage de l’acupuncture et de la pharmacopée, plutôt que d’appprendre l’acu puis la pharma, je préfère d’abord m’intéresser à la pharma dans un premier temps, et l’acu dans un second temps.
Pensez-vous que c’est faisable?
Bonsoir Bakonu,
Oui, il est parfaitement possible d’étudier la pharmacopée avant l’acupuncture et indépendamment de celle-ci.
Dans la réalité clinique, les deux sont souvent associés mais, sur le plan de l’étude, les deux approches sont indépendantes. C’est ce qui explique d’ailleurs qu’il peut y avoir de très bons acupuncteurs qui n’utilisent pas (ou peu) de pharmacopée et inversement.
Bonsoir Lolivier,
Cela me rassure un peu, car la pharmacopée est un domaine qui me passionne bien plus que l’acupuncture. C’est la découverte de la pharmacopée en tant que patient qui m’a attiré et motivé pour étudier cette merveille qu’est la médecine chinoise.
Je pratique l’acu depuis 4 ans et j’ai ressenti le besoin de me tourner vers la pharmacopée car parfois je me sentais limitée dans les résultats ou ralentie. Maintenant que j’étudie la pharmacopée, mon diag doit etre plus précis si je veux utiliser la pharma. Par exemple si tu te retrouves devant une faiblesse du rein bah en acu tu peux tonifier les points shu du rein, tu peux pas trop te planter. Puis petit à petit ton diag s’affine et tu peux utiliser un point plus spécifque du yin ou du yang…
Maintenant en pharmacopée, bah va falloir savoir si c’est yin ou yang ou qi ou jing des reins tout de suite, parce que les plantes sont beaucoup plus spécifiques
Je pratique l’acu depuis 4 ans et j’ai ressenti le besoin de me tourner vers la pharmacopée car parfois je me sentais limitée dans les résultats ou ralentie. Maintenant que j’étudie la pharmacopée, mon diag doit etre plus précis si je veux utiliser la pharma. Par exemple si tu te retrouves devant une faiblesse du rein bah en acu tu peux tonifier les points shu du rein, tu peux pas trop te planter. Puis petit à petit ton diag s’affine et tu peux utiliser un point plus spécifque du yin ou du yang…
Maintenant en pharmacopée, bah va falloir savoir si c’est yin ou yang ou qi ou jing des reins tout de suite, parce que les plantes sont beaucoup plus spécifiques
C’est ce que j’aime dans la pharma, chaque détails a son importance, il faut tenir compte des nuances et des subtilités. C’est comme un compositeur de musique, chaque note a son importance, sa signification, en changer une seule change complètement la composition.
Mais la vie elle-même n’est-elle pas faites de ces subtilités?
C’est pour cette raison que je veux apprendre à comprendre et devenir un compositeur.
Je n’ai jamais dit le contraire. Il n’est pas nécessaire de commencer par l’acu mais je le recommande car ca facilite la compréhension de la pharma.
Bonjour,
Je ne savais pas que c’était pareil en acupuncture… Peut être ne l’ai je tout simplement pas encore ressenti…
Pour l’instant, j’en suis à consolider un peu ce que j’ai appris sur les fondements (y a des infos qui ont vraiment du mal à rester dans ma caboche… ).
Puis, je pense commencer l’étude des classiques avec le Yi Jing et le Ling Shu.
Pensez-vous que c’est une bonne manière de procéder?
Aucune traduction française ou anglaise des classiques n’est suffisament bonne pour l’étude?
Les livres classiques conseillés par Philippe dans la FAQ ne sont pas suffisants?
Je lis un peu le chinois simplifié, mais ce n’est pas encore ça (je prends toujours des cours), donc pour le traditionnel….
Chère Corinne HO,
La question que vous soulevez au sujet du vide des reins qui, si j’ai bien compris, se résume à une action sur le 23V quel que soit le vide en cause, n’est pas tout à fait fausse ni tout à fait vraie. Ce n’est pas aussi simple que ça, même si les points ont d’évidentes fonctions polyvalentes. Je suis obligé ici de déplacer un peu le sujet évoqué pour faire comprendre mon point de vue. En acu, il y a, à la base, un énorme problème d’incompréhension concernant le diag par bianzheng. Quand on lit le diag d’une maladie, on fait l’erreur de le confondre avec celui du malade. Les livres décrivent le diag stricto sensu d’une maladie. Mais cela ne préjuge pas du tout de l’ensemble des syndromes qui constituent le déséquilibre d’un malade, dont la maladie en question n’est qu’une partie. Il y a au moins deux types de variations.
1. On décrit plusieurs syndromes bien différentiés d’une maladie, mais le malade peut avoir plusieurs formes mélangées.
Par ex, vous avez décrits trois formes de diabètes selon chaque réchauffeur, mais les trois sont touchés en même temps. On vous dit que la dépression est due au vide de sang ou au cœur et reins n’ont pas d’échanges, soit, mais les deux formes peuvent s’associer chez un même patient.
2. On décrit une forme claire de maladie, mais le malade peut avoir un tas de syndromes associés.
Vous avez, par exemple, un eczéma par humidité-chaleur bien décrit. Le Tt est une disp. Un patient à cette H-M, certes. Mais il a en plus un vide de qi de rate, un vide de yin des reins, une élévation du yang du foie, un chaleur du cœur, voire une stase de sang. Si vous ne faites que suivre les indications du livre et que vous disp l’H-C, vous n’aurez pas un résultat net.
Le syndrome de Raynaud peut être stricto sensu du au vide de yang des reins. Mais ce patient-ci a en plus un vide de yin des reins avec, comme conséquence, un yang du foie et une chaleur du cœur. Si vous ne faites que ton le yang des reins, vous n’aurez pas un résultat net, vous pouvez même aggraver le déséquilibre.
Alors, vous savez, quand vous avez un vide des reins, si vous ne vous intéressez pas à la chaîne des déséquilibres associés, au diag de tous les autres zangfu, vous n’arrivez à rien de pertinent.
tout à fait d’accord.
Mais généralement en acu je procède par étape ce qui nécessite plus de séances qu’une prescription. Ex: eczéma humidité chal soit je traite majoritairement le fond (d’autres symptomes sont associés) soit je traite majoritairement la crise tout dépend de l’état du patient pour ne pas l’épingler comme un hérisson et avoir une action plus ciblée. Puis en fonction de l’évolution, adapter le traitement, plus de souplesse.
Tandis q’avec une prescription, on peut plus composer bien qu’il ne faille pas (je pense) avoir trop de plantes, pour ne pas se disperser non plus. Alors il faut avoir une vue d’ensemble d’emblée, très bien pour celui qui maitrise bien, plus difficile pour celui qui débute
La question que vous soulevez concernant le débutant ou le praticien confirmé est inhérente à toutes les médecines. Alors on fait avec. Quand j’écris que nous devons “ratisser large” pour faire un diagnostic, cela ne veut pas dire que j’y arrive dès la première séance. Il y a des adaptations à faire en fonction de la réponse des patients aux premières séances. Parfois même, figurez-vous, des variations diagnostiques se révèlent après plusieurs séances. Certes nous devons arriver au “un”, le diagnostic fondamental, à partir des “dix-milles êtres”, les symptômes et signes ; mais ça ne veut pas dire que nous y arrivons toujours et tout de suite.
Aucune traduction française ou anglaise des classiques n’est suffisament bonne pour l’étude?
Les livres classiques conseillés par Philippe dans la FAQ ne sont pas suffisants?Je lis un peu le chinois simplifié, mais ce n’est pas encore ça (je prends toujours des cours), donc pour le traditionnel….
je te renvoie au post wen jing tang qui soulève la question des traductions sur un syndrome pourtant simple: la surpression du foie
Pour devenir praticien spécialisé en pharmacopée, est il nécessaire de commencer par se former sur l’acupuncture? Ou bien il est nécessaire de commencer par l’acupuncture?
Mon avis est qu’il n’est pas obligatoire d’apprendre l’acupuncture pour apprendre la phytothérapie chinoise. En Chine, dans notre cursus de base, on étudie les 2, mais assez vite on se spécialise. Ce qu’il faut souligner c’est que dans ce pays la plupart des médecins sont phytothérapeutes sans faire d’acupuncture. En revanche, les acupuncteurs moins nombreux prescrvent tous de la phytothérapie…. Cela veut dire ce que cela veut dire.
Je commence à intégrer doucement ce que j’ai appris sur les fondements, et je suis en passe de passer aux classiques
Laisse tomber ça au départ de tes études.
Il faut être guidé pour entrer dans cet univers.
Ce que vous me dîtes me conforte dans mes choix, la pharmacopée me passionne.
Donc plutôt que de passer aux classiques, je vais passer à l’étude de la matière médicale et des formules.
Je vais également pousser l’étude des jingluo et des points, car comme le dit Frédéric Breton, c’est important pour le diagnostique.
Merci à vous pour vos conseils et avis, c’est grâce à vous tous que je peux continuer d’avancer.