Bonjour,
J’ai entendu dire d’un professeur que quelqu’un pouvait être très fort en diagnostique et mauvais en clinique, et vice versa.
Je n’ai pas trop compris le sens de ce qu’il voulait dire. Comment peut on être mauvais en clinique tout en étant fort en diagnostique? Et vice versa, comment être fort en clinique si on est mauvais en diagnostique?
Salut,
Peut être faisait -il allusion au fait que certains sont plus à l’aise avec la théorie et que donc ils vont analyser plus facilement les signes permettant d’arriver au diagnostic ; alors que d’autres auront plus la “fibre sensitive” et des aptitudes à trouver les points, à la puncture, à la pratique en résumé.
Merci pour ta réponse Stipe,
De ce que je comprends de tout ça, c’est que pour être bon en clinique, il n’est pas nécessaire de connaître la théorie sur le bout des doigts, mais de bien la comprendre. Et que seul la pratique clinique régulière permet d’acquérir un niveau de compréhension avancé de la maladie et des traitements à appliquer (c’est en forgeant qu’on devient forgeron).
Je me trompe?
De ce que je comprends de tout ça, c’est que pour être bon en clinique, il n’est pas nécessaire de connaître la théorie sur le bout des doigts, mais de bien la comprendre. Et que seul la pratique clinique régulière permet d’acquérir un niveau de compréhension avancé de la maladie et des traitements à appliquer (c’est en forgeant qu’on devient forgeron).
Il en va en médecine chinoise comme pour n’importe quel artisanat : théorie et pratique se complètent mutuellement. Il y a le “savoir” (théorie) et le “faire” (pratique). Avec le temps (l’expérience clinique), les deux fusionneront en se nourrissant réciproquement pour engendrer un “savoir-faire” (compétence clinique).
A partir de là, certains (mais, ce n’est pas une obligation) choisissent de “faire-savoir”, c’est-à-dire transmettent ce qu’ils ont compris de leur art en devenant enseignant.
Malheureusement de nos jours, beaucoup se prétendent “enseignant” alors qu’ils n’ont rien pigé et rien réalisé...
Salut Lolivier,
Il y a une étape qui m’inquiète et m’intrigue au plus au point, qui est le passage de la théorie à la pratique.
Si je pige bien tout ce qui a été dit, la compréhension de la théorie seule ne suffit pas à être un bon clinicien, et pourtant il faut se lancer…
Ce qui m’amène à la conclusion que quelque soit notre niveau théorique, tant qu’on a pas démarré la pratique, “l’erreur du débutant” est inévitable?
Ce qui m’amène à la conclusion que quelque soit notre niveau théorique, tant qu’on a pas démarré la pratique, “l’erreur du débutant” est inévitable?
S’il fallait attendre d’être infaillible pour se lancer, il n’y aurait aucun praticien de médecine chinoise ! :)
Plus sérieusement, cette “crainte de l’erreur” peut se gérer de deux manières :
- soit tu la laisses t’envahir et elle aura un effet complètement inhibant, te faisant douter de toi de manière permanente, te rendant incertain quant à ce que tu as compris ou pas de l’aspect théorique de la médecine chinoise, te faisant, au final, même douter sur ta capacité à devenir un bon praticien
- soit tu la considères comme un garde-fou par rapport au risque d’être trop sûr de toi, pas assez prudent, pétri dans trop de certitudes, t’empêchant de te remettre en cause (toi-même, ton diag, ta compréhension, ton niveau de connaissance… etc.). Dans ce cas, au lieu d’un effet inhibant, cela te stimulera dans l’idée de toujours creuser plus profondément dans ta compréhension des Classiques, sans te reposer sur tes lauriers, en restant éternel étudiant et toujours humble face au patient et à sa maladie.
En complément et d’une manière plus pragmatique, il faut tout de même préciser, qu’à mon avis, dans l’écrasante majorité des écoles de formation en médecine chinoise en France auourd’hui, les “jeunes” diplômés sortent de leur école avec un manque cruel d’expérience clinique se retrouvant ainsi fort dépourvus quand la bise se met à souffler dans leur cabinet !
En effet donc, un minimum d’expérience clinique encadré par des praticiens plus aguerris me semblent dont quand même indispensable avant être “lâché” dans la nature (l’arène ?) !
A un moment donné, il faut bien se lancer et “mettre les mains dans le cambouis” tout en connaissant ses limites. C’est, je crois, le but des stages cliniques pratiques. En tout cas, c’était le but de celui que j’ai suivi ds mon école.
Engranger des connaissances c’est bien beau mais faut bien passer au concret à un moment ou un autre, prendre en charge un patient et voir ce que l’on en comprend et ce que l’on peut déjà faire pour lui. Sans se croire plus beau que l’on est, conscient de ce que l’on sait faire.
Je me souviens que je n’étais pas fier mais c’est aussi comme cela qu’on peut prendre confiance. Aprés on est libéré de quelque chose.
sur le rapport entre théorie et pratique :
le risque est de sombrer dans la confusion en cherchant a appliquer aveuglément les théories a la pratique
lorsque que l’on est dans la pratique il faut se demander : en quoi est ce que la théorie que je connais me permet de comprendre ce qui est en train de se passer
dans de nombreux domaines j’applique un des principes ennoncés par musashi :
” si on a un grand sabre on doit chercher la victoire par les moyens apropriés a un grand sabre si on a un petit sabre on doit utuiliser les moyens apropriés a un petit sabre ”
ce qui en résumé signifie que quand on a une petite compétence et peu d’‘expérience il faut chercher la réussite par des moyens simples ....
A cela j’ajouterais qu’il faut rester humble et préferer admettre un échec et une incapacité que risquer une erreur.
je m’en suis toujours bien porté ( et mes clients aussi ;-) )