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Questions fin du cours “Gestion de l’obésité” + début de celui sur le traitement de pathologies spécifiques

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Rejoint 2018-04-10

Bonjour Philippe,

Désolé de te solliciter à nouveau ! Après avoir remis au propre le dernier week-end, j’ai quelques interrogations qui sont apparues, et que je n’arrive pas à éclaircir tout seul. Ton éclairage serait très instructif.

- Slide 74, « Gestion de l’obésité » : dans les modifications de la formule SHÈN QÌ WÁN, pour le cas d’œdèmes des membres inférieurs, il est dit d’ajouter 9 g de Zé Xiè. Or la formule de base contient déjà 12 g de Zé Xiè. Si on fait ça, on arriverait donc à 21 g de Zé Xiè : cela ne dépasse pas la posologie habituellement recommandée pour cette plante ?

- Slide 116, « Gestion de l’obésité » : au vu de son tropisme et de ses fonctions, je n’arrive pas à comprendre le mode d’action de Gé Gēn par rapport à la prévention des maladies cardiaques. Peut-être est-ce issu de recherches contemporaines ?

- Slide 20, « Traiter les maladies avec les aliments » : dans le cadre du traitement de la ménopause, avec la recette du gruau au bulbe de lys et jujubes, il est indiqué de prendre du riz glutineux. La nature tiède de ce dernier ne risque-t-elle pas d’accentuer la chaleur (vide) présente ? Pourquoi ne pas prendre plutôt du riz dur ?
Pour cette même recette, je vois qu’on est grosso modo sur le même gruau que celui présenté en slide 98 du cours sur les gruaux (« gruau à la poudre de bulbe de lys »). En comparant les 2 recettes, j’ai un doute sur la posologie à employer pour le bulbe de lys… En effet, si on parle bien dans les 2 recettes de plante sèche non moulue, on serait à 9 g dans un cas et à 15 g dans l’autre. J’imagine que la différence s’explique par le fait qu’il s’agit de recettes provenant de sources médicales différentes, c’est ça ?
Les 15 g de la recette du cours sur les gruaux, c’était bien de la plante sèche non moulue ? J’avais noté que, dans cette recette, le bulbe de lys était à utiliser sous forme de poudre très fine (du coup, j’imagine qu’il fallait diviser en gros entre 2 et 3 ces 15 g de plante sèche, soit l’équivalent de 6 g de poudre très fine).

- Slide 25, « Traiter les maladies avec les aliments » : dans le cadre du traitement des infections urinaires, l’utilisation de l’azuki est préconisée. Quel est son mode d’action précisément ? Dans le cours j’ai noté qu’il agissait à la fois comme diurétique, et également en traitant l’humidité-chaleur de la vessie. Mais en regardant le tableau p. 270 des « Aliments qui nous soignent », j’ai l’impression qu’on serait surtout sur une action essentiellement diurétique (et plutôt en lien avec un vide de Rate et de l’œdème). Comment agit-il sur les infections urinaires ?

- Slide 28, pour l’utilisation de la canneberge dans le traitement des infections urinaires, je ne comprends pas bien les posologies. On a noté que pour une bonne prévention, il fallait viser 450 ml de jus/jour. Mais juste avant, on a noté également qu’il fallait en boire 250 à 500 ml/jour (du coup, je ne comprends pas bien la prévention à 450 ml). Il y a aussi une option en utilisant les fruits (frais ou congelés), avec l’indication : 125 à 250 ml de jus par jour. Qu’en est-il ?

- Je serais tenté de compléter la liste d’aliments conseillés pour le traitement des infections urinaires, avec certains aliments conseillés dans le syndrome d’humidité-chaleur de la vessie (slide 120, « Traitement des syndromes »). Je pense notamment aux aliments suivants : chou chinois, chou rave, laitue, melon, escargot, thé. Qu’en penses-tu ? Peut-être ont-ils une action moins efficiente sur les infections urinaires que ceux préconisés ? Pour les autres aliments restant dans la liste du syndrome « chaleur-humidité de la vessie » (concombre, haricots verts, algues, orange, ananas, mangue), a priori, ceux-là, j’imagine qu’on ne les cite pas car ils agissent en 2nd plan, à savoir comme diurétiques, mais pas directement sur l’infection urinaire en tant que telle, c’est ça ?  Ou classe-t-on le pissenlit : utile pour les infections urinaires, ou en 2nd plan ?

- Pareil, en rapprochant la liste des aliments déconseillés dans le cas d’une infection urinaire (slide 29, « Traiter les maladies avec les aliments ») avec la liste des aliments déconseillés dans le cas d’une humidité-chaleur de la vessie (slide 123, « Traitement des syndromes ») : ne faut-il pas également éviter, en cas d’infection urinaire, des aliments tels que porc, poulet/coq, lait de chèvre/brebis, et riz gluant ?  De façon réciproque, j’imagine qu’on peut enrichir la liste des aliments déconseillés dans le syndrome d’humidité-chaleur de la vessie, avec certains aliments cités spécifiquement pour les infections urinaires ? Il y aurait ainsi : kaki, ciboule, oignon, graines de fenouil, vinaigre, arbouse, cerise, litchi, longane, jujube, châtaigne, euryale, bœuf, crevette.  J’imagine que c’est en lien avec le caractère échauffant ou humidifiant de ces aliments, ou bien encore avec leur action astringente (vinaigre et euryale) s’opposant à l’écoulement des urines, c’est ça ?  Je n’arrive à trouver nulle part les propriétés de l’arbouse en médecine chinoise. Sais-tu où on peut avoir des infos ?

Un grand merci par avance !

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Rejoint 2011-04-13

Vincent,

Tu es le bienvenu.

Vincent - 13 Avril 2023 12:39 APRÈS-MIDI


- Slide 74, « Gestion de l’obésité » : dans les modifications de la formule SHÈN QÌ WÁN, pour le cas d’œdèmes des membres inférieurs, il est dit d’ajouter 9 g de Zé Xiè. Or la formule de base contient déjà 12 g de Zé Xiè. Si on fait ça, on arriverait donc à 21 g de Zé Xiè : cela ne dépasse pas la posologie habituellement recommandée pour cette plante ?

oui c’est une coquille. Il fait ajouter Chē Qián Zǐ 车前子 (Semen Plantaginis) 9g. Merci.

Vincent - 13 Avril 2023 12:39 APRÈS-MIDI


- Slide 116, « Gestion de l’obésité » : au vu de son tropisme et de ses fonctions, je n’arrive pas à comprendre le mode d’action de Gé Gēn par rapport à la prévention des maladies cardiaques. Peut-être est-ce issu de recherches contemporaines ?

Oui c’est ça. C’est fondé sur une recherche contemporaine. Il agit sur l’artériosclérose. Il a une action vasodilatatrice sur les artères coronaires et cérébrales. Il est aussi hypotenseur.

Vincent - 13 Avril 2023 12:39 APRÈS-MIDI


- Slide 20, « Traiter les maladies avec les aliments » : dans le cadre du traitement de la ménopause, avec la recette du gruau au bulbe de lys et jujubes, il est indiqué de prendre du riz glutineux. La nature tiède de ce dernier ne risque-t-elle pas d’accentuer la chaleur (vide) présente ? Pourquoi ne pas prendre plutôt du riz dur ?

Tu pourrais prendre le riz dur. Le glutineux possède un effet astringent sur les transpirations. Dans le livre Ces aliments qui nous soignent, il est dit ; « Il est à noter que le riz glutineux peut aider à arrêter aussi les transpirations nocturnes ou les transpirations profuses dues à une grande faiblesse. »

Vincent - 13 Avril 2023 12:39 APRÈS-MIDI


Pour cette même recette, je vois qu’on est grosso modo sur le même gruau que celui présenté en slide 98 du cours sur les gruaux (« gruau à la poudre de bulbe de lys »). En comparant les 2 recettes, j’ai un doute sur la posologie à employer pour le bulbe de lys… En effet, si on parle bien dans les 2 recettes de plante sèche non moulue, on serait à 9 g dans un cas et à 15 g dans l’autre. J’imagine que la différence s’explique par le fait qu’il s’agit de recettes provenant de sources médicales différentes, c’est ça ?

Oui et non. Dans le cours des gruaux, on l’utilise notamment pour humidifie le poumon et arrêter la toux, qui nécessite une posologie plus élevée pour humidifier le poumon.

Vincent - 13 Avril 2023 12:39 APRÈS-MIDI


Les 15 g de la recette du cours sur les gruaux, c’était bien de la plante sèche non moulue ? J’avais noté que, dans cette recette, le bulbe de lys était à utiliser sous forme de poudre très fine (du coup, j’imagine qu’il fallait diviser en gros entre 2 et 3 ces 15 g de plante sèche, soit l’équivalent de 6 g de poudre très fine).

Dans les gruaux, tu peux utiliser la plante entière ou la poudre fine. Si tu veux consommer le bulbe de lys (et non pas l’éliminer avant de consommer le gruau), il vaut mieux utiliser sous forme de poudre fine. Cependant l’action reste la même et tu ne change pas les posologies de Bǎi Hé 百合 (Bulbus Lilii). C’est un aliment-médicament, il n’est pas aussi puissant que certaines substances médicinales.

Vincent - 13 Avril 2023 12:39 APRÈS-MIDI

- Slide 25, « Traiter les maladies avec les aliments » : dans le cadre du traitement des infections urinaires, l’utilisation de l’azuki est préconisée. Quel est son mode d’action précisément ? Dans le cours j’ai noté qu’il agissait à la fois comme diurétique, et également en traitant l’humidité-chaleur de la vessie. Mais en regardant le tableau p. 270 des « Aliments qui nous soignent », j’ai l’impression qu’on serait surtout sur une action essentiellement diurétique (et plutôt en lien avec un vide de Rate et de l’œdème). Comment agit-il sur les infections urinaires ?

On peut le considérer comme un aliment/substance médicinale qui élimine l’humidité chaleur plutôt de la sphère reins/vessie mais Zhāng Zhòng Jǐng semble aussi l’indiquer pour humidité chaleur du gros intestin.

Vincent - 13 Avril 2023 12:39 APRÈS-MIDI


- Slide 28, pour l’utilisation de la canneberge dans le traitement des infections urinaires, je ne comprends pas bien les posologies. On a noté que pour une bonne prévention, il fallait viser 450 ml de jus/jour. Mais juste avant, on a noté également qu’il fallait en boire 250 à 500 ml/jour (du coup, je ne comprends pas bien la prévention à 450 ml).

En situation aigue, il s’agit de prendre 250 ml à 500 ml par jour de jus de canneberge ou prendre, deux fois par jour. Donc cela fait de 500 à 1000 ml VS 450ml par jour en prévention.

Vincent - 13 Avril 2023 12:39 APRÈS-MIDI


Il y a aussi une option en utilisant les fruits (frais ou congelés), avec l’indication : 125 à 250 ml de jus par jour. Qu’en est-il ?

C’est 125 à 250 ml (contenance) de fruits pas de jus.

Vincent - 13 Avril 2023 12:39 APRÈS-MIDI


- Je serais tenté de compléter la liste d’aliments conseillés pour le traitement des infections urinaires, avec certains aliments conseillés dans le syndrome d’humidité-chaleur de la vessie (slide 120, « Traitement des syndromes »). Je pense notamment aux aliments suivants : chou chinois, chou rave, laitue, melon, escargot, thé. Qu’en penses-tu ? Peut-être ont-ils une action moins efficiente sur les infections urinaires que ceux préconisés ? Pour les autres aliments restant dans la liste du syndrome « chaleur-humidité de la vessie » (concombre, haricots verts, algues, orange, ananas, mangue), a priori, ceux-là, j’imagine qu’on ne les cite pas car ils agissent en 2nd plan, à savoir comme diurétiques, mais pas directement sur l’infection urinaire en tant que telle, c’est ça ?

C’est très bien. Ce sont des alternatives. Nous avons mis la lumière sur ceux dont nous avons plus d’expérience. Cela n’exclut pas des alternatives.

Vincent - 13 Avril 2023 12:39 APRÈS-MIDI


Ou classe-t-on le pissenlit : utile pour les infections urinaires, ou en 2nd plan ?

Les pissenlits n’appartiennent pas à la tradition culinaire/diététique chinoise. Je pense qu’il sont utile pour humidité chaleur sur le foie pas sur la vessie.

Vincent - 13 Avril 2023 12:39 APRÈS-MIDI


- Pareil, en rapprochant la liste des aliments déconseillés dans le cas d’une infection urinaire (slide 29, « Traiter les maladies avec les aliments ») avec la liste des aliments déconseillés dans le cas d’une humidité-chaleur de la vessie (slide 123, « Traitement des syndromes ») : ne faut-il pas également éviter, en cas d’infection urinaire, des aliments tels que porc, poulet/coq, lait de chèvre/brebis, et riz gluant ?

Oui.

Vincent - 13 Avril 2023 12:39 APRÈS-MIDI


Il y aurait ainsi : kaki, ciboule, oignon, graines de fenouil, vinaigre, arbouse, cerise, litchi, longane, jujube, châtaigne, euryale, bœuf, crevette.  J’imagine que c’est en lien avec le caractère échauffant ou humidifiant de ces aliments, ou bien encore avec leur action astringente (vinaigre et euryale) s’opposant à l’écoulement des urines, c’est ça ?

Oui cela dépend des aliments. Parfois on ne sait pas pourquoi mais l’expérience empirique a permis de déterminer que cela aggravait la situation.

Vincent - 13 Avril 2023 12:39 APRÈS-MIDI


Je n’arrive à trouver nulle part les propriétés de l’arbouse en médecine chinoise. Sais-tu où on peut avoir des infos ?

Cela fait partie des aliments que j’ai hésité à ajouter au départ car très peu de gens les consomment chez nous.

Arbouse
Myrica rubra
Yang Mei
杨梅

Saveurs : acide et doux

Nature : tiède

Méridiens destinataires : poumon, estomac

Fonctions et Indications :
1. engendre les liquides et arrête la soif : soif, déshydratation
2. renforce la rate et dissipe les aliments : douleur de l’estomac, indigestion, inappétence, hypochloridrie, distension de l’estomac et de l’abdomen, diarrhée chronique ou aigue.

Contre-indications :
La nature tiède de l’arbouse la contre-indique en cas feu exubérant par vide de Yin, en cas de chaleur dans le sang, de mucosités-feu.

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Rejoint 2018-04-10

Merci beaucoup Philippe, nous avons tous ici assurément beaucoup de chance que tu nous partages ainsi ton savoir avec autant de précision et de clarté !

Pour rebondir sur tes réponses, juste pour être sûr :

- pour la canneberge, pour les 125 à 250 g de fruits, on serait plutôt sur une situation de crise, ou de la prévention ?

- pour le pissenlit, je pensais de mon côté à la plante qu’on trouve en pharma sous le nom de Pú Gōng Yīng (Taraxaci herba). C’est peut-être une variété différente de notre pissenlit consommé en salade ? En tout cas, comme tu le dis, il y a bien un tropisme au foie (et à l’estomac). Dans le Bensky-Clavey-Stoger, je vois qu’il y a malgré tout une indication pour de la chaleur-humidité provoquant des troubles urinaires. C’est peut-être une action très secondaire pour cette plante (à supposer qu’elle désigne notre pissenlit) ?

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Rejoint 2011-04-13

Vincent,

Vincent - 15 Avril 2023 04:49 APRÈS-MIDI

- pour la canneberge, pour les 125 à 250 g de fruits, on serait plutôt sur une situation de crise, ou de la prévention ?

Situation aigue.

Vincent - 15 Avril 2023 04:49 APRÈS-MIDI

- pour le pissenlit, je pensais de mon côté à la plante qu’on trouve en pharma sous le nom de Pú Gōng Yīng (Taraxaci herba). C’est peut-être une variété différente de notre pissenlit consommé en salade ? En tout cas, comme tu le dis, il y a bien un tropisme au foie (et à l’estomac). Dans le Bensky-Clavey-Stoger, je vois qu’il y a malgré tout une indication pour de la chaleur-humidité provoquant des troubles urinaires. C’est peut-être une action très secondaire pour cette plante (à supposer qu’elle désigne notre pissenlit) ?

Tu parles de Pú Gōng Yīng 蒲公英 (Herba Cum Radice Taraxaci Mongolici). D’accord. Oui c’est une espèce différente. Et je crois qu’en salade, on ne consomme que la feuille (les jeunes pousses) et pas toute la racine ! Et tu as raison, Pú Gōng Yīng 蒲公英 (Herba Cum Radice Taraxaci Mongolici) est aussi utilisé pour l’humidité chaleur de la vessie. Dans la pratique contemporaine, on l’utilise surtout pour clarifier la chaleur toxique et moins pour l’humidité chaleur.