Bonjour tout le monde,
Premièrement.
Nous savons tous que les reins n’ont pas de syndrome de plénitude.
Tous leurs pouls pris aux Pieds (chi) sont fins, profonds, faibles, etc.
Si je rencontre des pouls glissants qui signifient la chaleur et l’humidité-mucosités, aux Pieds, il ne peut à l’évidence pas s’agir des reins stricto sensu.
Il s’agit d’une humidité-mucosités-chaleur (HMC) accumulées dans le réchauffeur inférieur. Elle prend donc la place du feu ministre. Par conséquent, le feu correct qui réchauffe ne pourvoie plus à sa fonction naturelle. Dans ce cas, la répartition du froid et de la chaleur dans le corps n’est plus homogène. C’est une des caractéristiques des feux yin et yang.
Maintenant, dès que je palpe un pouls glissant aux Pieds, je pense immédiatement à un remplacement du feu ministre par une HMC et j’oriente mon diagnostic dans ce sens.
Deuxièmement.
Je soigne des bizheng chroniques et évolutifs des os où la forme humidité-mucosités-froid est passée en chaleur. Dans ce cas, le froid ne disparaît pas, il s’associe à la chaleur. Si les patients ont un pouls glissant aux Pieds, le pouls ramène sur mon Premièrement.
Alors la question est : ces patients sont-ils passés en feu yin ou yang et j’opte pour un feu yang ?
Quand un syndrome se transforme en un autre, le premier ne disparaît pas, il s’associe. Ainsi, les syndromes ne se succèdent pas, ils se superposent. C’est un peu comme la vie et la mort, voyez-vous. Mais ce n’est pas le Troisièmement de mon intervention.
Merci de vos commentaires.
Trebor,
J’ai du mal à comprendre le concept de humidité-mucosité-chaleur. J’entrevois et j’aimerais être certain de bien comprendre ce que tu annonces.
Pour répondre pleinement, il faudrait savoir ce que tu entends par feu-yin et feu-yang.
Le pouls du pied est en lien avec les reins et aussi Ming Men, vessie, trois foyers. Et ne pas oublier que cela peut être tout simplement en résonance avec le bas du corps.
Quand l’humidité se transforme en mucosités, il y a hum.muc avec chaleur ou froid selon la polarité. Les deux peuvent s’associer formant des syndromes complexes plus longs à soigner avec des règles de Tt précises en acupuncture.
Je ne pense pas finalement que ce dont je parle soit un feu yin. Base du feu yin : la force du qi de la rate est le couvercle qui maintient feu de mingmen en bas. Quand le qi, le yuan qi, s’affaibli, le feu de mingmen n’est plus contenu. Il déborde et envahit les deux réchauffeurs moyens (RM) et supérieurs (RS). On connaît ces phrases : 1. peu de feu nourrit le qi, trop de feu blesse le qi ; 2. le yuan qi et le feu ne peuvent pas être ensemble dans le même endroit.
Puisque le qi de la rate est affaibli : 1. il y a transformation en humidité froid et chaleur, ils descendent dans le RI et prennent la place du mingmen ; 2. le sang n’est plus produit.
etc… La répartition du froid et de la chaleur dans le corps est perturbée. Il y a différents froids : vide de yang, froid-humide, mobilisation du yang bloquée ; et différentes chaleurs : vide de yin, humidité-chaleur, chaleur bloquée au centre.
Je pense que le feu yang est une forme plénitude avec feu de mingmen prédominant qui envahit tous les réchauffeurs.
Je veux bien qu’un pouls glissant aux pieds soit physiologique. Mais qu’il soit glissant et plein ou glissant et profond ou mou et profond comme dans les deux autres loges et dans un contexte pathologique, alors là, non. Je constate que la chaleur et la plénitude se palpent à droite, le froid et le vide se palpent à gauche. Je vois ça dans de multiples pathologies où l’HF et l’HC se combinent et s’associent aux mucosités : bizheng chronique de plus en plus ; épilepsie ; asthme ; troubles psychiques.
Il n’y a peut être aucun rapport avec le feu yin ou le feu yang, je posais ces hypothèses. Si ce n’est pas le cas, alors il y a une nouvelle entité physiopathologie à explorer.
J’oubliais : on pourrait l’appeler “the Trebor’s syndrome” !
Trebor,
Je pense que la difficulté ici, c’est le manque de cohérence des théories dans notre profession. Toutes les écoles et les enseignants de ces écoles développent leurs propres théories. Nous n’avons pas de tronc commun. Nous n’avons pas de terminologie commune. C’est le far west à l’époque des pionniers. Les étudiants et les praticiens manquent de discernement, préfèrent écouter les dernières rumeurs sur tel ou tel personnage ou ceux qui sont les plus visibles sur Facebook !!! Cela fait au final un grand magma théorique où il est difficile de trouver une cohérence ce qui rend compliqués les échanges. Je dénonce cela depuis… 25 ans ! Tu es un chercheur et un clinicien appliqué. je suis certain que je pourrais apprendre de ton expérience. Simplement, je comprends difficilement tes explications. Je pense que ce que tu observes ne peut pas être expliqué par les théories du feu yin de LI Dong Yuan, ni celles du feu yang de Zhu Dan Xi. Tes observations sont très pertinentes et pour moi vivifiantes. Les explications avec feu yin / feu yang m’empêchent de comprendre le raisonnement. Je peux simplement ajouter que je constate BEAUCOUP plus de pouls glissant (huá 滑) chez mes patients qu’il y a 15 ou 20 ans en arrière. Il y a t-il une aggravation générale de la plénitude, des mucosités, des stagnations d’aliments chez nos patients ? Très probablement.
Philippe, finalement, je suis d’accord ; il n’y a aucune relation entre ce que j’observe et les théories sur le feu yin et le feu yang. Ce n’est pas parce qu’il y a une association d’HC et d’HF dans le RI qu’il y a un feu yin ou yang. Je posais seulement la question.
Je manque d’échanges et de conversations sérieuses sur les théories de la MC, ce qui me frustre et me pousse à faire des hypothèses personnelles. Elles sont parfois vérifiées, parfois pas. Qu’importe, l’essentiel est de m’impliquer. Tu connais le proverbe chinois : lancer une brique pour recevoir du jade.
Sur l’autre plan, il n’y a rien à dénoncer, la pagaille est beaucoup plus étoffée que tu ne l’imagines. Pourtant, dans ce fatras de théories personnelles parfois farfelues, il y a des personnes authentiques. J’en connais. Elles essayent de retourner aux sources pour comprendre et traiter selon les théories chinoises. Il est là l’espoir. Le reste est sans importance.
Depuis la mondialisation, l’implication de la sexualité dans tous les domaines de la civilisation et la recherche d’une performance économique et sexuelle comme gage de réussite, avec pour conséquence le trouble du yi et l’agitation du shen, n’ont fait que s’accentuer. L’épuisement du qi et du jing, et la faiblesse du shen, en sont la conséquence. La chaleur engendrée, l’humidité-chaleur associée, les mucosités accrues ont des conséquence néfastes sur le qixue. Le pouls glissant trouve ici, entièrement ou partiellement, sa justification.
Nous sommes très forts pour expliquer mentalement tout ce qui nous arrive, moins à l’aise pour nous confronter aux réalités du corps. Pourtant quand on l’interroge, il ne confirme pas vraiment les discours officiels. Nous avons construit une civilisation sur le seul endroit interdit de parole, ce seul endroit qui pourrait nous libérer de nos conditionnements.
Comme disent les musulmans : il y a là des signes pour ceux qui réfléchissent.
Une dernière remarque. Soutenu par un ou des anthropologues chinois, il y a un courant en Occident qui tend à nous faire croire que la Chine s’est éloignée de sa tradition médicale et taoïste, et qu’elle n’utilise plus bianzheng en acupuncture.
Je manque d’échanges et de conversations sérieuses sur les théories de la MC, ce qui me frustre et me pousse à faire des hypothèses personnelles. Elles sont parfois vérifiées, parfois pas. Qu’importe, l’essentiel est de m’impliquer. Tu connais le proverbe chinois : lancer une brique pour recevoir du jade.
Je comprends et j’admire ta persévérance, ta réflexion profonde.
Sur l’autre plan, il n’y a rien à dénoncer, la pagaille est beaucoup plus étoffée que tu ne l’imagines. Pourtant, dans ce fatras de théories personnelles parfois farfelues, il y a des personnes authentiques. J’en connais. Elles essayent de retourner aux sources pour comprendre et traiter selon les théories chinoises. Il est là l’espoir. Le reste est sans importance.
Je ne t’évoquais pas spécialement, je constate simplement que notre profession est encore très brouillonne, pas organisée, dispersée. Et bien évidemment qu’il y a quelques chercheurs sincères et appliqués.
Depuis la mondialisation, l’implication de la sexualité dans tous les domaines de la civilisation et la recherche d’une performance économique et sexuelle comme gage de réussite, avec pour conséquence le trouble du yi et l’agitation du shen, n’ont fait que s’accentuer. L’épuisement du qi et du jing, et la faiblesse du shen, en sont la conséquence. La chaleur engendrée, l’humidité-chaleur associée, les mucosités accrues ont des conséquence néfastes sur le qixue. Le pouls glissant trouve ici, entièrement ou partiellement, sa justification.
C’est une bonne explication. Probablement que les pollutions multiples (médicaments, vaccins, aliments, air, bref tout ce qui nous entoure) ne doivent pas aider notre qì/yáng/yīn/jīng !
Nous sommes très forts pour expliquer mentalement tout ce qui nous arrive, moins à l’aise pour nous confronter aux réalités du corps. Pourtant quand on l’interroge, il ne confirme pas vraiment les discours officiels. Nous avons construit une civilisation sur le seul endroit interdit de parole, ce seul endroit qui pourrait nous libérer de nos conditionnements.
Le seul endroit interdit de la parole ? Peux-tu développer ?
Une dernière remarque. Soutenu par un ou des anthropologues chinois, il y a un courant en Occident qui tend à nous faire croire que la Chine s’est éloignée de sa tradition médicale et taoïste, et qu’elle n’utilise plus bianzheng en acupuncture.
Tout le courant franco-français de l’acupuncture (je ne parle pas de l’acupuncture scientifique mais celle qui s’auto-proclame naïvement et pompeusement acupuncture traditionnelle) a une haine farouche contre la Chine d’aujourd’hui. Il a idéalisé une Chine mythologique et par absence de connaissances traditionnelles, par totale méconnaissance de l’ADN du peuple chinois, il préfère vilipender ce qu’il n’arrive pas à comprendre.
Je ne t’évoquais pas spécialement : j’avais compris, sinon, je me permettrais pas de me jeter à l’eau sur ton site au risque de ne pas me noyer. Je crois que les psy n’on rien compris au mythe de Narcisse.
Probablement que les pollutions multiples (médicaments, vaccins, aliments, air, bref tout ce qui nous entoure) : je crois surtout à la pollution interne.
Le seul endroit interdit de la parole ? Peux-tu développer ? : la réponse est dans le paragraphe sur le corps.
a une haine farouche contre la Chine d’aujourd’hui : les Chinois ne nous ont pas aidés. La haine est bilatérale. Elle fait partie de la condition humaine et personne ne sait qui a commencé.
Je reviens sur “la haine farouche contre la Chine d’aujourd’hui”.
Il y a deux réalités : “la” Chine et “chaque” Chinois.
“La” Chine est un concept large et impersonnel qui permet de ne pas nous impliquer personnellement face à un autre. Nous ne connaissons “la” Chine qu’à travers les discours des autres, ceux des médias. Personne ne nous oblige à nous laisser manipuler. Je suppose que “la” Chine fait la même chose de son côté.
“Chaque” Chinois que l’on croise est un être singulier qui nous confronte à nos propres émotions, à notre propre corps. C’est comme la confrontation aux patients au-delà de toute théorie. L’épreuve de vérité est dans la relation directe à l’autre, pas dans les concepts.
Personnellement, dans les rares relations personnelles que j’ai eues avec chaque Chinois particulier, je ne l’ai pas trouvé meilleur ou pire qu’un occidental ou un moyen-oriental. Je peux dire même qu’à ce jour, j’ai eu de bonnes relations avec les Chinois. Et j’espère que cela va continuer bien que la situation ait peu de chances de se produire. Ma retraite aidant, je me retire de plus en plus de notre milieu professionnel.
Nous les humains, nous avons du mal, en général, à accepter ce qui est différent, ce qui n’appartient pas à notre clan.
Cela provoque depuis toujours conflits, rejet, peur, guerre, haine, racisme, de tous bords.
Au lieu de comprendre l’autre dans son environnement culturel, intellectuel, social, on le juge d’après notre propre système de croyances. Et dans ce cas, l’autre est toujours bizarre, barbare ou dangereux. La conscience que l’humanité est UNE est à développer !
Exact Philippe avec cette précision que nous nous confrontons à l’extérieur avec nos processus mentaux, pensées et émotions, qui ne fonctionnent que dans la dualité et la multiplicité. Nous ne pouvons trouver l’unité qu’à l’intérieur de nous, en dehors du fonctionnement mental. Celui-ci nous maintient à l’extérieur, même à l’intérieur de l’enveloppe corporelle. Autrement dit, il n’y a pas moyen de rentrer à l’intérieur de son corps avec les pensées et les émotions. Il est là le lieu interdit de parole. Alors, comme on ne peut pas parler de “son” corps, on parle “du” corps.
Joli !