Bonjour,
J’ai consulté quelques ouvrages d’acupuncteurs (macciocia, deadman) mais j’ai trouvé très peu d’information sérieuse sur l’arrêt du tabac, le sevrage et les suites… Un patricien en MTC pourrait-il m’apporter des réponses précises (nom des points, fréquence de poncture, dispersion ou tonification…) ? Merci pour les conseils avisés.
Bonjour
Quelques protocoles ont été proposé effectivement.
Mais comme pour tous les autres déséquilibres, le traitement dépend du diagnostic, différent à chaque fois.
De temps en temps, quand on me demande si “l’accupuncture peut faire arreter de fumer”, je répond: ” arreter de fumer, et venez me voir”. Mais j’ai pu aider effectivement quelques personnes à passer le cap du sevrage.
Le point est que beaucoup de gens imaginent que l’accupuncture va agir comme une sorte de miracle, ce n’est pas le cas. En particulier si on attend de l’acu qu’elle rende insuportable la fumée de cigarette, ou qu’elle va dénouer tout le fatras complexe d’accoutumance psycho-physiologique, je crains qu’on se trompe.
Par contre, elle est effectivement très utile pour faciliter le rééquilibrage général, et traiter divers troubles du manque ( palpitations, nervosités, insomnies ou divers autres ) - mais seulement dans le cadre d’un arrêt.
Je sais que tout le monde n’est pas d’accord avec ça, et qu’il y a des praticiens qui affirment pouvoir faire “arreter de fumer”. A moins qu’ils sachent sur le sujet des trucs que j’ignore totalement, je pense que ce n’est pas vrai.
Fumeur moi-même, je suis pas trop mal placé pour savoir à quel point l’addiction à cette drogue est complexe.
Je voudrais compléter l’observation de Michelg.
Je ne suis pas un fan du sevrage du tabac par l’acupuncture, mais j’ai parfois de la demande et mon métier c’est aussi la prévention. or, arrêter de fumer c’est souvent éviter de sérieux problèmes de santé.
Pour ma part, j’ai pu constater que certains protocoles en acupuncture corporelle ou en auriculopuncture avaient un vrai impact pour le sevrage, en diminuant l’accoutumance chimique. En outre, ça réduit 2 choses : la tension nerveuse qui peut apparaître chez certaines personnes, et la prise de poids. J’accompagne toujours mes traitements par une éducation du patient pour qu’il comprenne bien les mécanismes en jeu lorsqu’il fume et lorsqu’il tente d’arrêter.
Il me semblait pourtant qu’on peut agir aussi sur la VB pour induire une sensation de “dégout” ?
En fait, il me semble que le tabac est naturellement “dégoutant”: il suffit de se souvenir des premières cigarettes pour voir ce que je veux dire. De même, après quelques exercices de yoga, de qi gong, ou de n’importe quel type de méditation, ou encore simplement une trentaine de km de vélo, on redécouvre immédiatement à quel point la fumée est désagréable “naturellement”. Le problème de l’addiction n’est pas que ce soit “bon” ou pas, c’est qu’on se réhabitue au fait que ça soit pas bon, voire qu’on le désire - pour des tas de raisons.
J’avais aussi appris un protocole à partir du méridien de la VB, et j’en ai lu d’autres depuis.
Je crois qu’il est possible d’aider à arreter de fumer, qu’on peut vraiment accelerer la désacoutumance physique, et qu’ensuite on pourrait proposer un suivi sur quelques mois pour soutenir le candidat à l’abstention.
Le problème est qu’il ne faut absolument pas s’attendre à un automatisme du genre: je vous fait tel et telle séquence d’aiguilles, et hop vous serez débarassé de cette drogue et de l’addiction. Par contre, pour des gens qui ont décidé et qui essayent vraiment d’arreter, alors on peut traquer les divers signes de déséquilibres que le tabac essayait de masquer, et les “traiter”. C’est déjà beaucoup ! Ca, j’ai eu l’occasion de le faire. Mais je connais aussi des patients qui n’ont rien de plus pressé, en sortant de la séance, d’allumer une clope - par habitude, ou bien histoire de voir “si ça marche”, ou bien…. pour prouver que ça ne marche pas !
C’est pour éviter ces “comportements” que je fais cette boutade sérieuse: “arreter de fumer et venez me voir”.
quels mécanismes, je ne comprends pas ?