Bonjour,
Je cherche un terme pour ouverture des orifices, ouvre les orifices, etc…
Orifice : qiao.
Ouvre, ouverture, j’ai trouvé kou ; on emploi aussi kai pour la fonction d’ouverture des méridiens.
On m’a dit tongqiao pour ouverture des orifices.
Bref, c’est du Chinois !
Merci d’ouvrir mes orifices sur cette question.
Trebor,
Je te suggère : kāi qiào 开窍
Tu as un super outil de recherche ici :
https://sionneau.com/medecine-chinoise/glossaire
Avec kai pour ouverture qu’on retrouve dans l’ouverture des méridiens, l’expression me semble tout à fait cohérente.
Je vais regarder le lien.
Merci Philippe.
Sur un autre plan, je discute avec un adepte du taoïsme au sujet de xing par rapport à ming. Nous sommes d’accord au sujet de ming, mais en divergence pour xing et je pense qu’il a raison.
Je traduis xing par forme qui va au cœur par complément à ming destin qui va aux reins. Il dit que xing est la nature profonde, essentielle, véritable. Je disais forme par rapport à la nature apparente comparée à ming, cachée. Bref, je nage dans l’eau de xing et coule dans celle de ming !
Merci de ton éclairage et de celui de quelqu’un d’autre.
Trebor,
Je te copie ici, un petit passage de mon cours sur les reins :
Xìng (性) la « nature innée » est une parcelle de la transcendance universelle dans l’homme qui provient du Dào 道 ou du wú jí 无极, le sans faîte. Elle appartient donc au ciel antérieur, au monde intangible, à la source originelle de toute chose et de tout phénomène. C’est, selon bon nombre de textes taoïstes, l’esprit. Plus précisément, elle correspond à l’esprit universel du ciel antérieur : l’esprit originel (yuán shén 元神). Ecoutez ce que dit ce texte médical de la dynastie Qing : « L’esprit du ciel antérieur, l’esprit originel, c’est la nature innée (de l’être) », (Lè Yù Táng Yǔ Lù - Recueil des paroles du palais de l’enseignement heureux). Elle est la véritable nature de l’être avec l’ensemble de ses potentialités. Ce concept peut être rapproché de la notion confucéenne du principe (lǐ 理) ou de la nature de bouddha (fó xìng 佛性) du bouddhisme.
Mais on ne peut pas parler de xìng sans évoquer mìng. Mìng (命) peut être traduit par destin, mandat ou décret. Cependant de grands sinologues comme Isabelle Robinet, Catherine Despeux ou encore Fabrizio Pregadio, pour ne citer qu’eux, préfèrent « force vitale ». La force vitale est l’alter ego de la nature innée. Il correspond au qì, le qì permettant la manifestation des potentiels de la nature innée.
Pour certains penseurs, xìng, la nature innée, est donc la parcelle divine contenue dans l’esprit originel, alors que mìng, la force vitale, est la parcelle de qì contenue dans le jīng originel. Pour d’autres, xìng représente le Dào (paisible, non-manifesté, potentiel de vie) alors que mìng est le dynamisme de la vie (dans l’univers manifesté). La nature innée est le fondement de la force vitale, alors que la force vitale est la manifestation de la nature innée. Xìng, la nature innée, se manifeste concrètement à travers mìng, la force vitale. En outre, alors que xìng est en rapport avec le cœur, mìng est en rapport avec les reins.
Écoutez ce texte taoïste : « L’esprit et le qì sont [respectivement] la nature innée (xìng 性) et la force vitale (mìng 命), la nature innée et la force vitale sont [respectivement] le cœur et les reins, le cœur et les reins sont [respectivement] le plomb et le mercure, le plomb et le mercure sont [respectivement] le dragon et le tigre, le dragon et le tigre sont [respectivement] les trigrammes kǎn (坎) et lí (离), kǎn (坎) et lí (离) sont [respectivement] le chaudron et le four », (Xìng Mìng Fǎ Jué Míng Zhǐ - Instructions claires sur les méthodes pour la nature innée et la force vitale).
Mon cher Philippe,
La bonne nouvelle est pour toi : c’est absolument génial, tu es le best !!!
La mauvaise nouvelle est pour moi : je vais devoir transformer des paragraphes entiers du livre que je suis en train d’écrire.
L’excellente nouvelle est pour la Terre : la transformation de mon livre est l’exclusion de la mauvaise nouvelle grâce à l’intervention du Ciel.
Voici encore ce que m’a envoyé mon ami adepte du taoïsme :
Tiandi
xing ming
8 octobre 2020 par Dominique Clergue
Ming peut signifier vie, sort ou destin. Il fait référence à l’existence d’un individu sur terre – à sa durée de vie. Le caractère 命, c’est le caratère 令 lìng auquel on a ajouté le radical 口 kǒu. 命令 mìng lìng peut signifier ordre, ordonner, commander ou directive.
命 mìng
vie, sort, fortune, destin, ordonner, ordre, commandement, attribuer
令 lìng
causer, commande, ordonner, rame de papier, provoquer, décret, loi, honorable
口 kǒu
bouche, ouverture, entrée, passe, trou; classificateur pour les membres d’une famille, les objets à large orifice tels que puits, jarres, cloches, malles
性 xìng
Xìng peut désigner la nature ou la qualité de quelque chose. En ce sens, xìng peut être utilisé pour désigner le sexe ou le genre. Xìng fait également référence au caractère ou à la disposition de quelque chose, et à sa possibilité. Xìng est composé de 忄 (心 xīn) et de 生 shēng.
Dans la pensée taoïste, 命 mìng : la force vitale, la vie ou la destinée est comprise en relation avec 性 xìng le caractère, la disposition, la propriété, la qualité. On dit que le caractère 命 représente les deux reins vus de l’arrière. Le caractère 性 combine le radical 忄pour le cœur (xīn) à gauche avec le caractère 生 shēng : naître ou vie. Ainsi xìng se réfère à la nature innée du cœur~esprit qui relève donc du ciel antérieur, tandis que mìng peut se référer à ce qui est acquis qui relève du ciel postérieur. Mìng peut également faire référence à l’idée de la culture de soi, et xìng à ce que la personne expérimente de la culture de soi. On cultive la vie (mìng) pour réaliser sa nature (xìng). Une fois la nature (xìng) réalisée, on peut connaître son destin ou sa vie (mìng).
性 xìng
nature, caractère, propriété, attribut, genre, sexe, sexualité
心 xīn
cœur, pensée, esprit, intention
生 shēng
être né, naitre, donner naissance, accoucher, vie, existence, élève, cru, pousser
體 tǐ
corps, forme, santé
用 yòng
utiliser, employer, avoir à faire ceci ou cela, manger ou boire, frais ou dépenses, utilité, c’est pourquoi, donc, par conséquent, avec
生 shēng
être né, naitre, donner naissance, accoucher, vie, existence, élève, cru, pousser
身 shēn
corps, corporel, tronc, coque, carrosserie, vie, durée de vie, soi-même, personnellement
Dans les pratiques taoïstes du 内丹 nèi dān, xìng et mìng sont parfois décrits respectivement comme 體 tǐ, la forme et 用 yòng, l’usage. On peut les percevoir comme l’esprit (xìng) et le souffle (mìng) et ils seront associés à l’esprit (心 xīn) et au corps (身 shēn). Xìng est associé au feu et réside dans le cœur et mìng est associé à l’eau, qui réside dans les reins.
有 yǒu
avoir, posséder, il y a, exister
無 wú
ne pas avoir / non / sans / aucun / manquer de / (préfixe) in- / (71e radical)
爲 wéi
faire, agir, en tant que, servir de, devenir, se comporter comme
Mìng et xìng font également référence à deux méthodes ou écoles de pensée liées à la culture de soi taoïste. 性功 xìng gōng fait référence à la culture de soi, qui emploie une méditation assise calme pour cultiver l’esprit, tandis que 命功 mìng gōng entraîne le corps à travers des exercices de culture du 氣 qì. Mìng gōng est parfois appelé 有爲 yǒu wèi (faire) et xìng gōng comme 無爲 wú wèi (sans faire). Yǒu wèi signifie poursuivre quelque chose de manière active ou avoir une réalisation exceptionnelle. Wú wèi ne signifie pas ne rien faire, mais plutôt faire naturellement, de façon à ne pas aller à l’encontre de l’ordre naturel des choses. Bien que ces deux méthodes semblent contradictoires, ce sont en réalité les deux faces d’une même médaille, comme le 隂 yīn et le 陽 yáng. En ce sens, yǒu wèi et wú wèi sont complémentaires et sont souvent employés en tandem.
情 qíng
sentiment, émotion, affection, passion, situation, état
精 jīng
finesse, essence, substance, vitalité, vigueur, raffiné, fin, soigné, intelligent, malin
神 shén
divinité, dieu, esprit, expression, air, énergie
☲☰
Xìng est lié à l’aspect yáng du cœur et aussi à 情 qíng, aux émotions. Le trigrame ☲ 離 lí est souvent utilisé pour expliquer l’interrelation entre la conscience et l’émotion. Lí est connecté au 神 shén, à l’esprit d’une personne, qui réside dans le cœur. Le trait plein extérieur, yáng, dans le trigramme ☲ représente xìng et la conscience humaine tandis que la trait yīn, brisé, au centre du trigramme représente les émotions. Dans la méditation taoïste en apaisant l’esprit, la conscience, les émotions deviennent également immobiles et se transforment. Cette transformation du yīn en yáng restaure le feu à son état originel du ciel antérieur, pur yáng représenté par le trigramme ☰ 乾 qián, le ciel.
☲☷
Mìng est parfois considéré comme 精 jīn, l’essence du corps, qui est stocké dans les reins, mais il est également associé au souffle véritable, 真氣 zhēn qì, produit par 元氣 yuán qì et entretenu par le ciel postérieur, le vrai feu yáng dans l’eau yīn. Lorsque mìng est correctement cultivé, 精氣 jīn qì se transforme en esprit, qui abrite le cœur. C’est une autre façon de comprendre la conversion de la ligne centrale brisée du trigrame ☲ en une ligne yáng ininterrompue. Simultanément, cela permet la conversion de l’eau à son état initial du ciel antérieur, yīn, représenté par le trigramme ☷ 坤 kūn, la terre.
Ce retour à l’état du ciel antérieur représente à son tour le retour à la vraie nature (xìng) et au véritable destin (mìng). 劉一明 Liú Yīmíng (1734–1821), figure importante de l’alchimie interne taoïste, était le maître de l’une des branches nordiques de la lignée 龍門 Lóngmén (Porte du Dragon). Liú décrit xìng comme la nature intérieure authentique et mìng comme la vie individuelle en tant qu’être humain, le «destin». Dans l’existence du ciel antérieur d’un individu, la vraie nature est obscurcie par les émotions et la fausse personnalité, et la vraie vie, ou la vraie destinée, est cachée. Les pratiques d’alchimie du 内丹 nèi dān mettent l’accent sur l’inversion du cours, de sorte que l’on retourne à sa vraie nature et sa véritable destinée.
道德經 Dàodéjīng
Le chapitre 16 du Dàodéjīng mentionne mìng dans ce contexte d’inversion et de retour à un état antérieur plus naturel.
致虛極 守靜篤
萬物並作 吾以觀復
夫物芸芸 各復歸其根
歸根曰靜 是謂復命
復命曰常 知常曰明
不知常 妄作凶
知常容 容乃公
公乃王 王乃天
天乃道 道乃久
沒身不殆
Chapitre 16 du Dao De Jing
Le commentaire de 河上公 Héshàng Gōng sur ce passage précise :
Tout, sans exception, flétrit et meurt. Tout revient (歸 guī) à sa racine (根 gēn) puis retourne à la vie (復命 fù mìng). Le repos (靜 jìng) s’appelle la racine. La racine est paisible et souple. Modestement, elle reste en dessous. Par conséquent, elle ne retourne pas à la mort. Être calme et paisible, cela appelle à revenir à la vie et donc à ne pas mourir. Si l’on est capable de savoir marcher éternellement dans le 道 dào, alors on est illuminé.
Au fil du temps, l’alchimie interne taoïste a développé deux principaux modes emblématiques de culture de soi. Le premier, lié à xìng, est basé sur la culture de l’esprit, avec l’intention de supprimer les blocages qui empêchent de voir sa vraie nature. Le second, lié à mìng, est basé sur la purification de divers composants du corps, en augmentant sa force vitale (精氣 jīng qì) afin de prolonger sa vie. Une partie de cela se concentre sur la culture de la conscience et de l’esprit.
La compréhension et la cognition émergent de l’esprit: avec des pensées et des cogitations, l’esprit attache le xìng. Les réponses et les réactions émergent du corps : avec la parole et le silence, avec la vue et l’ouïe, le corps pèse sur mìng. C’est parce que mìng est accablé par le corps qu’il y a naissance et mort. C’est parce que xìng est attelé par l’esprit qu’il y a des va-et-vient.
Par conséquent, selon le maître taoïste 道纯 LǐDàochún, xìng est blessé par l’activité mentale – pensées et cogitations – et mìng est blessé par l’activité physique – les perceptions et les réponses qui se produisent à travers le corps physique et les sens.
Certains auteurs taoïstes affirment la supériorité de xìng, estimant qu’en cultivant xìng, mìng est automatiquement cultivé également. Ceci est réalisé grâce à des pratiques qui se concentrent sur vider l’esprit et entrer dans le calme afin de comprendre sa véritable nature intérieure. D’autres pensent que mìng doit être d’abord cultivé à travers des pratiques qui affinent et transmutent les énergies fondamentales du corps. Cela implique le raffinage de l’essence, 精 jīng, et sa transmutation en 氣 qì, le raffinage du qì et sa transmutation en 神 shén et le raffinage du shén et sa transmutation en vide : 道 dào. Au fur et à mesure que mìng s’épanoui, jīng qì s’épanouit et les énergies du corps sont raffinées et purifiées, on cultive automatiquement xìng.
Les pratiquants d’arts martiaux internes commencent généralement par se concentrer sur mìng, et au cours du renforcement du corps et de son affinage, les énergies s’engagent avec xìng. Avec le temps, la composante mentale et spirituelle des arts prend une importance égale.
Taoïste et pratiquant de ba gua zhang, Lu Zi Jian (呂紫劍 1893-2012) a une vision unique de xìng et de mìng . Transformer le qì en shén, implique de connecter deux points d’acupuncture : Porte de la vitalité (神阙 shén què) et Porte du destin (命门 mìngmén) qui sont diamétralement opposés, l’un situé au milieu de la taille et l’autre au milieu du bas du dos. Cette connexion se pratique quotidiennement une seule fois le matin.
Shénquè est un point d’acupuncture lié aux fonctions sexuelles (xìng) de tout être humain, tandis que mìngmén est défini comme étant le maître des douze réseaux de canaux. Cet exercice reliant ces deux points est appelé culture de xìng~mìng. Shénquè appartient au vaisseau conception (任脉 rèn mài), mìngmén au vaisseau gouverneur (督脈 dū mài). Rèn mài appartient à l’élément eau ; dū mài appartient à l’élément feu. En combinant ces deux points, l’eau et le feu s’entraident : la sexualité et la vitalité fusionnent.
Cependant, en général, xìng et mìng sont considérés comme deux aspects de la même pratique et chacun conduit à l’autre et dépend de l’autre. Chen Ying Ning (陳攖寧 1880-1969), un taoïste de l’école Porte du dragon (龍門派 Lóngmén Pài), résume succinctement cette interconnexion : xìng et mìng sont comme une lampe à huile. Mìng est l’huile et xìng est l’éclat de la flamme. Sans l’huile, il ne pourrait y avoir de flamme, mais sans la flamme, l’huile resterait inutilisée.
Si on considère que ming est uniquement du ciel postérieur, xing est-il uniquement du ciel antérieur ou un mélange de ciel antérieur et ciel postérieur ?
Si ming est uniquement du ciel postérieur, il fait partie du feu ministre, où est la part ciel antérieur des reins ?
Si xing est uniquement du ciel antérieur, dans le cœur, il est uniquement le feu empereur ? Le feu ministre appartient alors uniquement à xinbao dans le cœur ?
Trebor,
Je ne suis pas spécialiste du taoïsme. Moi, c’est la médecine chinoise !
Donc, mon avis est à prendre avec des pincettes.
Si on considère que ming est uniquement du ciel postérieur, xing est-il uniquement du ciel antérieur ou un mélange de ciel antérieur et ciel postérieur ?
Xìng (性) est en lien avec le ciel antérieur mais qui s’exprime dans le ciel postérieur.
Si ming est uniquement du ciel postérieur, il fait partie du feu ministre, où est la part ciel antérieur des reins ?
Je ne suis pas certain que Mìng (命) soit l’équivalent du feu ministre. Ce dernier est probablement une des expressions ou bien l’outil de Mìng (命).
Si xing est uniquement du ciel antérieur, dans le cœur, il est uniquement le feu empereur ? Le feu ministre appartient alors uniquement à xinbao dans le cœur ?
Xìng (性) n’est peut-être pas l’équivalent du feu monarque. Ce dernier est sans doute l’une de ses expressions.
Le feu ministre est lié aux reins (pas que !) et il est en effet en relation, en communication avec le feu monarque grâce à l’enveloppe du cœur.
Je crains que mes réponses t’amènent à te poser de nouvelles questions plutôt que des éclaircissements !
Sache aussi que le “taoïsme” n’est pas un ensemble homogène et cohérent.
Il y a de nombreux courants avec des principes théoriques distincts.
Figure toi que j’aime bien le “c’est ceci mais pas que”, la fluidité ouvre le champs des possibles.
Ta réponse me convient donc très bien.